Sud-Kivu : Des cultivateurs se plaignent de la faible production de manioc dans certaines chefferies de Mwenga

La culture de Manioc, est l’une des variétés de cultures vivrières adaptées au sol du territoire de Mwenga en province du Sud-Kivu. Depuis des décennies, des agriculteurs de cette partie de la province vivent la fête des produits agricoles pendant la période de récolte.

D’après le constat dressé par certains agriculteurs des chefferies de Lwindi, Burhinyi et Basile, la production de Manioc ne cesse de baisser d’une année à une autre, une situation qui laisse certains paysans dans l’impasse.

« Depuis plusieurs années, je cultive le Manioc, haricot, maïs et arachides mais c’est la deuxième année que je suis en train de remarquer un changement dans la production des maïs, rien ne marche. Il y a des boutures qui nous ont été distribuées par certaines organisations internationales mais ça ne tient pas du tout. A la récolte on est en train de voir que les maniocs être infectés et nous n’avons pas des agronomes capable de nous expliquer ce phénomène qui va nous rendre plus pauvre qu’avant » explique avec amertume Kungwa Sumaili de la chefferie de Basile.

Même réaction pour Wabiwa Ayubi, qui vit depuis plusieurs années de son champ de maniocs, elle regrette de voir sa production baissée dans les deux ans.

 

« je suis une cultivatrice, la culture de Manioc c’est ma spécialité, mais actuellement je ne sais plus si je vais continuer ou laisser les autres poursuivre. Ça ne marche plus ici chez nous à Mwenga, nous étions habitués aux boutures naturelles de couleurs noir mais avec la nouvelle qualité des boutures nous amenés par des projets, notre sol ne s’adapte plus. Moi-même je me demande si le problème c’est les boutures, les engrais, le sol ou le climat. Nous voulons vraiment l’intervention du gouvernement pour sauver la situation, sinon on risque de mourir » regrette-elle.

Cette situation est décriée par d’autres paysans des différentes chefferies de ce territoire et qui serait à la base de hausse d’une mesure de farine qui a quitté de 2000 à 2500 Francs congolais en 2021 et de 2500 à 2800 voire 3000 en cette année 2022.

L’inspection agricole provinciale reconnaît également cette baisse de production dans le territoire et soulève plusieurs raisons notamment la perturbation climatique et le manque des nouvelles techniques agricoles.

Dans son rapport annuel de 2021, ce service technique du ministère de l’agriculture avance le chiffre de 247720 tonnes des maniocs produits avec 8257 Kilos comme rendement en hectare contre 292771 tonnes en 2020. Une chute spectaculaire.

Pour accroître cette production et répondre favorablement aux attentes des cultivateurs du territoire de Mwenga, l’ingénieur Agronome Placide Iragi Nyakura approché par la rédaction de Jambordc préconise des renforcements de capacités des producteurs des maniocs et d’autres membres des organisations paysannes sur les stratégies de culture adaptées au sol du milieu.

Toutefois, ce spécialiste en agriculture estime que le changement climatique et le manque de la culture de fertilisation du sol seraient parmi les facteurs favorisants la baisse légère de production de cette culture vitale au niveau de Mwenga.

 

Le territoire de Mwenga est situé entre 27° 30 minutes et 29° de longitude Est et 29° 30 minutes de latitude Sud et à 130 Km de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Les cultures vivrières et pérennes sont les deux types les plus adoptés par les communautés.

Patrick MAKIRO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.