RDC/Mini-sommet : Félix Tshisekedi affronte Kagame, Museveni, Ndayishimiye et Lourenço ce mercredi 7 octobre

La sécurité, le développement et la propagation de la Covid-19 au centre de ce mini-sommet sous régional, initialement prévu le 20 septembre dernier. Sauf changement de dernière minute, le mini-sommet sous-régional entre l’Angola, le Burundi, l’Ouganda, la RD Congo et le Rwanda, se tiendra ce mercredi 7 octobre. La réunion aura lieu en mode vidéoconférence et sera présidée, à partir de la ville de Goma, par le Chef de l’Etat congolais Félix Tshisekedi, en séjour depuis lundi dernier dans la capitale de la province du Nord-Kivu. La sécurité, le développement et la propagation du Covid-19 dans la sous-région, sont les principaux points à l’ordre de ce mini-sommet, initialement prévu le 20 septembre dernier.

De l’avis de nombreux observateurs, la rencontre de ce mercredi, bien qu’en mode vidéoconférence est à la fois une opportunité et un test grandeur mesure pour le président congolais. Elle est une opportunité, dans la mesure où elle offre à Félix Tshisekedi, l’occasion d’exposer en face, de ses homologues Evariste Ndayishimiye du Burundi, Paul Kagame du Rwanda, Yoweri Kaguta Museveni de l’Ouganda et Joaõ Lurenço de l’Angola, de poser clairement le problème d’insécurité créée sur le territoire congolais par des groupes armés venus de certains de ces trois pays partageant les frontières communes avec la RD Congo.

Par ailleurs, ce mini-sommet est considéré comme un défi pour le Chef de l’Etat appelé à convaincre ses homologues du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda qui, à plus d’une occasion, ont toujours rejeté leur implication dans l’instabilité de la RD Congo. Précisément, dans son volet sécuritaire dans l’Est et le Nord-est du pays. Souvent, en a entendu les dirigeants rwandais dire que l’insécurité en RD Congo est l’affaire des Congolais eux-mêmes. Une façon pour Kigali, de rejeter toutes les accusations portées contre lui, en rapport avec la nébuleuse de l’Est.

On rappelle que la réaction du Rwanda, par rapport à l’insécurité dans la RD Congo, est aussi celle de l’Ouganda qui n’a de cesse de régurgiter les différentes imputations des autorités congolaises. Cependant, il se trouve, hélas, que sur le terrain, des sources locales ont fait et continuent à faire l’écho de la présence sur le sol congolais, des groupes armés essentiellement composés de ressortissants de ces deux pays.

L’EXTRADITION DE JAMIL MUKULU, UNE GAGEURE

En face-à-face direct, ce mini-sommet aurait peut-être beaucoup plus d’impacts qu’en mode vidéoconférence. Même si les grands axes de la rencontre n’auraient pas été dévoilés, des observateurs avertis savaient qu’on ne pouvait pas ne pas parler de la sécurité dans la sous-région. Bien plus qu’un refrain dans toutes les rencontres précédentes du genre, cette problématique a presque vidé le lexique diplomatique. Au bas mot, la situation sécuritaire dans la sous-région des Grands lacs africains est riche en sommets et en Accords. Mais elle reste, cependant, très pauvre en résultats.

Ce mercredi 7 octobre, c’est donc un Félix Tshisekedi, qui n’invitera ses homologues ni au toast ni à la traditionnelle photo de famille. Mais plutôt, un Président congolais qui devra exposer les vrais problèmes de sécurité de son pays à d’autres chefs d’Etat, en vue de scruter des pistes de solution durable. Par rapport à la situation dans la partie orientale de la RD Congo, d’aucuns attendent voir les quatre Présidents de la sous-région, en réunion ce matin, adopter une stratégie commune de la traque des rebelles ougandais de l’ADF-NALU qui ont transformé certaines zones de la province du Nord-Kivu, en une sorte de boucherie humaine !

Justement en rapport avec ce mouvement rebelle ougandais, on rappelle que son chef Jamil Mukulu, avait été arrêté en 2015 en Tanzanie et extradé vers l’Ouganda. Ce, à la suite de l’Opération “Sukola I”, lancée en 2014 par les autorités congolaises. Depuis, Jamil Mukulu avait été remplacé à la tête de ce mouvement qualifié de terroriste, par son adjoint Seka Musa Balaku, un autre sujet ougandais, localisé au camp Kajulu à Medina II, dans le territoire de Beni.

Pas plus tard qu’en décembre 2019, le Trésor américain avait repris sur sa liste des sanctions, les noms de Musa Balaku et cinq de ses proches. Il s’agit d’Amigo Kibirige, Muhammed Lumisa, Elias Segujja, Kayiira Muhammad et Amisi Kasadha. Dire qu’après les Etats-Unis, le Comité du Conseil de sécurité des Nations unies, créé par la Résolution 1533 de 2004 concernant la RD Congo, avait ajouté le 6 février dernier, le nom de Seka Musa Baluku sur la liste des personnes et entités visées par les sanctions.

Le critère général d’inscription sur la liste des sanctions, énoncé au paragraphe 7 de la résolution 2293 prise en 2016 est que les mesures s’appliquent aux personnes et entités qui se livrent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République démocratique du Congo ou concourent à de tels actes, c’est-à-dire : contreviennent aux mesures prises par les États Membres conformément au paragraphe 1 de la résolution (embargo sur les armes), appartiennent à la direction politique ou militaire des groupes armés étrangers opérant en République démocratique du Congo qui font obstacle au désarmement et au rapatriement ou à la réinstallation volontaires des combattants appartenant à ces groupes.

Par ailleurs, le paragraphe 7, point b de ladite résolution précise que sont également visées par les mêmes sanctions, toutes les personnes appartenant à la direction politique ou militaire de milices congolaises, dont celles qui reçoivent un appui venant de l’extérieur de la République démocratique du Congo, qui font obstacle à la participation de leurs combattants aux opérations de désarmement, de démobilisation et de réintégration, recrutent ou utilisent des enfants pour le conflit armé en République démocratique du Congo, en violation du droit international applicable. La liste de ces critères est loin d’être exhaustive.

Ainsi, sans vouloir mettre la charrue avant les bœufs, plusieurs analystes de la question, estiment que le cas Jamil Mukulu pourrait constituer un début de solution au problème de l’insécurité dans le Nord-Kivu. Mais à une seule solution que le Président ougandais Yoweri Kaguta Museveni puisse jouer franc-jeu, en acceptant d’extrader l’ancien chef des ADF-NALU vers la RD Congo pour y être jugé. Dès lors, le combat pour la remise de Jamil Mukulu, apparait aux yeux de nombreux observateurs, comme un défi diplomatique majeur, plus qu’un pari à gagner par le Chef de l’Etat congolais.

Avec Forum des as

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