Processus électoral : « L’audit du fichier électoral en cours ne devrait pas être comparé à celui de l’OIF de 2014 », prévient Alain Lomanji (analyste)

L’audit du fichier électoral en cours ne devrait pas être comparé à celui de l’OIF de 2014, a prévenu l’analyste en matière électorale, Alain Joseph Lomanji, la veille du début de cet examen qui sera réalisé par des experts nationaux et internationaux en matière électorale à partir de ce 10 mai 2018.

Intervenant dans une émission à radio okapi, l’analyste Lomanji souligne que le peuple ne devrait pas attendre beaucoup de l’audit puisque, soutient-il, l’audit n’apporte pas de changement substantiel au fichier électoral. C’est « un examen qui permet de corriger quelques erreurs fondamentales qui peuvent exister dans un fichier électoral ».

En effet, au mois d’avril dernier, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) avait publié les statistiques des électeurs après avoir élagué les doublons et les mineurs enrôlés. Un total de 5.381.763 électeurs ont été radiés. 5.381.763 doublons, 902.290 mineurs. Au final 40.287.387 électeurs ont été validés. Ainsi, 16/24 provinces ont vu leurs chiffres augmenter ; ce qui a suscité des tensions non seulement dans les salons politiques mais aussi au niveau de la Société civile. D’où la nécessité d’un audit par des experts et à la Ceni d’expliquer  cette contradiction dans les chiffres.

« Il y a, certes, des discordances dans les statistiques publiées par la CENI et celles qui qui apparaissent dans la loi électorale promulguée, mais fort malheureusement, cette loi ne changera probablement pas. Ce qui est étonnant c’est de constater que dans 16 provinces sur 26, le nombre d’électeurs augmente par rapport aux statistiques publiées au mois d’avril, ce qui amène à douter. Cependant la commission électorale doit devoir éclaircir l’opinion nationale comment une opération qui est sensée diminuer le nombre d’électeurs à cause des doublons et des mineurs peut amener à une augmentation et encore que l’augmentation sont substantielles », martèle-t-il.

A l’en croire, deux hypothèses expliqueraient ces disparités dans les statistiques. « Soit qu’au mois d’avril quand la CENI a publié les statistiques, elle n’avait pas encore terminé avec le nettoyage et aurait présenté des résultats partiels et donc incorrects qui auraient été modifiés dans la loi ou, alors, les statistiques qui augmentent dans la loi sont erronés et seraient arbitraires en vertu des critères que celle la CENI connait ».

Il souligne, par ailleurs, qu’il n’y a pas beaucoup à attendre de cet examen sur le plan légal et demande à l’opposition d’éviter des questions qui dépassent la compétence des panelistes.

« Il n’y aucune contrainte légale par rapport à cet audit ; qu’il soit mené par des experts internationaux ou qui que ce soit. Et donc on n’a pas beaucoup à attendre de cet audit (…) Je demande à l’équipe de l’opposition qui va mener l’audit de ne pas demander à l’audit des questions auxquelles il ne peut pas répondre (…) Et donc, l’audit du fichier électoral en cours ne devrait pas être comparé à celui de l’OIF de 2014  », martèle-il.

Pour l’amélioration du fichier et la bonne continuité du processus électoral, insiste-t-il,  la CENI « doit faire participer toutes les parties prenantes à l’audit et intégrer les recommandations qui seront formulées par les experts ».

Parmi les 16 provinces concernées par la hausse du nombre d’enrôlés figurent entre et autre la Tshopo qui a augmenté 74 mille, le Kwilu 37 mille, le Sud-Ubangi 25 mille et dans le Lomami 14 mille d’enrôlés.

Materne Nsiku

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