Bukavu : Si ravir les marchandises des vendeurs valait un prix, certains policiers seraient à des incalculables

Les vendeurs de plusieurs marchés de Bukavu demeurent la cible des éléments de la police.

Ces derniers dits agents de l’ordre sont à la base d’un désordre qui ne dit pas son nom menaçant ainsi la quiétude de ces habitants qui ne sont qu’à la recherche du pain quotidien.

Dans un constat fait par un reporter de jambordc ce jeudi 11 Août 2022, les plus touchées sont les femmes exerçant dans divers marchés de la ville de Bukavu dont notamment à Nyawera.

“Je suis vendeuse de bananes ici devant la boulangerie Pain d’Or. J’exerce avec un capital de 100.000 Francs Congolais (FC) équivalant à 50 dollars (USD). Je suis victime de la barbarie des policiers. Ces derniers nous surprennent sans mandat et nous ravissent nos marchandises. Ça fait trois fois que je suis victime de cette situation dans un seul mois. Ce qui fait mal est qu’ils embarquent nos marchandises dans leurs véhicules et commencent sans tarder à les dévorer comme des singes. Quand nous nous rendons à la mairie ou à la commune pour les réclamer nous n’avons aucune suite favorable et nous perdons comme ça. Mais la question c’est où vont réellement ces vivres? Ils prétextent que nous n’intégrons pas l’intérieur du marché par mauvaise foi pourtant en réalité il n’y a pas plutôt un espace suffisant pour nous toutes.” S’exclame cette femme que ses collègues appellent mama Réponse.

Zawadi Fadhili est quant à elle vendeuse des poissons au niveau du parking Quartier Latin. Elle indique que cette tracasserie des éléments de la police peut engendrer des maladies aux femmes victimes.

” Moi je ne sais quoi dire. Mais, une maladie cardiaque qu’on n’a pas au départ on peut la sortir dans ce marché à cause de ces policiers. Compte tenu des difficultés de la vie et sans fonds nécessaires, j’avais pris la résolution de commencer à prendre les poissons d’autrui à crédit. Quand je vends, j’utilise les profits, je rends le capital au créancier. Cependant, je ne sais à quel saint se vouer. Il n’y a pas 3 jours on m’a pris tout un bassin de poissons ici qui valaient 150.000FC. Je suis restée avec les poissons de 50.000 FC seulement pour avoir pris fuite avec quand ces policiers que je peux appeler des gens sans coeurs nous ravissaient nos marchandises. Imaginez vous comme je vous dis je vends avec un capital à crédit. Je vais rembourser quoi à cette maman? Me donnera-elle encore la marchandise ? Quel sera mon sort avec 6 enfants à nourrir et séparée de mon état ?N’est-ce pas une porte ouverte à une maladie cardiaque?” S’interroge avec tristesse cette habitante de camp Saio.

Dans des récents entretiens avec jambordc, le bourgmestre de la commune d’Ibanda avait indiqué que ces femmes ne sont pas autorisées à œuvrer sur les artères où elles persistent à vendre leurs marchandises.

Evariste Namegabe Ntaitunda affirme que cette opération revient dans le cadre de la campagne de son entité en collaboration avec la mairie de Bukavu dénommée zéro marché pirate dans la ville. Elle vise à décourager les vendeurs qui élisent la chaussée pour lieu de vente au lieu d’intégrer les marchés où les étalages sont presque vides parce que tous exercent dehors.

Cette autorité communale ajoute que c’est aussi une façon de protéger les administrés qui s’exposent aux accidents, intempéries et autres dangers en vendant à même le sol et sur la route.

Entre temps, la question de savoir où vont les vivres ravis brutalement aux femmes par les éléments de la police reste sans réponse.

Joyce KALUMUNA.

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