Grève de médecins (Sud-Kivu) : « C’est la vie des malades qui est mise en péril », regrette Raphael Wakenge

« Qui met la vie des malades en péril entre l’Etat congolais et les médecins ? » s’interroge Raphaël Wakenge, coordonnateur de l’Initiative congolaise pour la justice et la paix (ICJP), réagissant sur les méfaits de la grève des médecins déclenchée depuis ce lundi 23 avril.

Activiste des droits humains dans la province du Sud-Kivu, Raphael Wakenge, condamne le comportement du gouvernement congolais et des médecins chacun en ce qui le concerne vis-à-vis des malades.

« Le droit prévoit que les médecins puissent exercer et en exerçant puissent bénéficier aussi tous les attributs liés au travail qu’ils sont appelés à faire. Mais en même temps, ils ont des devoirs qu’ils doivent accomplir à l’endroit des malades », précise-t-il.

Déplorant la grève et ses corollaires sur la vie des malades, le coordonnateur de l’ICJP croit que les médecins, au nom du serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté, devraient mettre de côté leurs intérêts individuels et poursuivre les tractations avec le gouvernement.

« Le médecin a prêté serment. Ce qu’il ne doit pas abandonner le malade, il doit répondre aux préoccupations du malade car, c’est aussi son droit d’être soigné (…) ils devraient user d’autres stratégies pour revendiquer leurs droits », estime-t-il.

Selon lui, l’Etat congolais est signataire des textes légaux consacrant le droit à la santé et doit s’acquitter de ses obligations envers le personnel médical.

« Le gouvernement congolais est signataire de la déclaration universelle des droits de l’homme, il est aussi signataire du pacte relatif aux droits économiques sociaux et culturels dans lesquels on évoque aussi la question de la santé et autres dispositions. Notre constitution prévoit aussi qu’on garantisse la santé aux gens, le droit au salaire et payement aux uns et aux autres (…) Dans ce contexte où l’Etat ne joue pas correctement son rôle de subvenir aux salaires et payement des médecins, ce qu’il faut le reprocher dans ce cas-là » martèle-t-il.

En rappel, les médecins sont en grève à partir de lundi 23 avril, réclamant au gouvernement congolais de respecter les promesses faites à leurs revendications sur toute l’étendue du pays.

Dans la ville de Bukavu, quelques hôpitaux dont l’Hopital général de référence de Bukavu, sont opérationnels.

Ishara Masirika

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