Couac à la CENI-RDC : La machine à voter fait des victimes

Des révélations terribles au sujet de la machine à voter font parler d’elles-mêmes à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en République démocratique du Congo. Trois membres de l’administration du bureau de traitement informatique auraient été contraints à la démission jusqu’à l’exil, en dehors du pays, pour « rejet » de la machine à voter.

Des sources recoupées renseignent que le Directeur du Centre national de traitement de la CENI, Jonathan Mavinga Seke aurait subi des pressions pour démissionner alors qu’il séjournait aux Etats-Unis pour raisons sanitaires.

« Au sein de la direction informatique de la Céni, le climat se gâte. Des pressions en vue des démissions ont cédé le pas à des arrestations des cadres du département Informatique et nouvelles technologies de la centrale électorale. Son directeur, aux initiales J.M. [Jonathan Mavinga] a subi les pires pressions qui puissent exister alors qu’il séjournait aux Etats-Unis », renseigne le journal le Potentiel.

Rien ne semble filtrer à la centrale électorale sur cette question. Toutefois, l’implication de premiers responsables de cette institution d’appui à la démocratie en République démocratique du Congo.

« Pour le moment, tout se passe dans le plus grand secret digne des régimes de l’ex-Union soviétique. Il a été obligé par le vice-président Basengezi d’écourter son séjour médical. C’est alors que son calvaire a commencé parce qu’il lui a été expliqué qu’il avait «trahi» les secrets de la machine à voter aux Américains, rapportent des sources bien introduites dans les milieux de la Céni », poursuit-il.

D’autres sources affirment que le « désormais ex Directeur du centre national de traitement » a pris la ligne des Etats-Unis où, probablement, il pourra solliciter un exil.

Jonathan Seke Mavinga est un expert en développement de système de traitement des résultats électoraux. Il était parmi les membres de la CENI qui présentait et expliquait le principe de la machine à voter. Selon Actualité.cd, « il était en première ligne dans la promotion de la machine à voter notamment à l’Assemblée Nationale ».

Pour des « raisons de convenance personnelle », deux autres cadres de cette direction, révèle le Potentiel, ont aussi présenté leurs démissions à la CENI.

D’après certaines informations, tous auraient décliné  une offre sur la configuration de la machine à voter « pour dévaliser des procédures de tricherie ».

« Selon des indiscrétions glanées dans les couloirs de la Céni, il était demandé à ces agents qui ont la charge des logiciels à la Céni de tripatouiller ou d’avaliser des procédures de tricherie sur les machines à voter. Ils auraient alors décliné cette offre

pour ne pas être mêlés aux conséquences qui découleraient de ces fraudes en préparation avec la machine à voter – que l’Opposition qualifie, à juste titre, de [machine à tricher] », indique le confrère soulignant que d’autres informaticiens de la Ceni ont été auditionnés par l’ANR quant à ce.

Plusieurs analystes s’interrogent sur l’avenir de l’institution d’appui à la démocratie qui se vide de ses techniciens informaticiens à une période aussi cruciale que celle-ci. Pourra-t-on assister à un recrutement d’autres agents qui, pourtant, doivent subir une formation en la matière, au moment où la CENI convoque l’électorat ? Wait and see, dit-on.

Jean-Marie Mulume

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.