Les acteurs de la société civile du Sud-Kivu viennent de tenir un sit-in ce mardi 08 février 2022 devant les bureaux des maisons de télécommunications Airtel, Orange et Vodacom. Ceci pour exiger l’arrêt immédiat du prélèvement de la taxe de Registre sur les Appareils Mobiles (RAM) et la restitution des sommes déjà retenues.
Les manifestants étaient munis des calicots et banderoles sur lesquels on pouvait lire des messages d’indignation, tels que : « Stop à l’escroquerie RAM, Nous disons non à la taxe RAM, trop c’est trop avec RAM, Nous demandons à l’Assemblée nationale d’activer les articles 164 et 165 de la constitution de la RDC contre les auteurs et complices de la taxe RAM ».
Dans leur mémorandum lu et déposé aux responsables de ces trois maisons de télécommunications, les manifestants exigent la suppression de la taxe « inconstitutionnelle et illégale » sur le Registre des Appareils Mobiles (RAM) et réclament le remboursement des crédits de communication indument ponctionnés.
« Depuis plusieurs mois, nous population du Sud-Kivu constituée essentiellement de vos clients, nous sommes victime d’une escroquerie bien montée par vos services qui nous retirent unilatéralement de l’argent mensuellement à chaque achat des unités sous prétexte de paiement d’une prétendue taxe de Registre des Appareils Mobiles dite RAM, laquelle taxe est non tracée dans la nomenclature fiscale nationale et provincial. Cette situation continue à préjudicier tous vos clients depuis plusieurs mois et cela ne devrait plus continuer. Comment sans autorisation ni consentement préalable et sans respect au contrat qui lie à vos clients, vous pouvez vous donnez en complicité avec certains membres du gouvernement national le pouvoir excessif de retirer indument de l’argent sur les recharges des unités téléphoniques ? », Lit-on dans ce mémorandum de la société civile du Sud-Kivu adressé aux responsables de Orange, Airtel et Vodacom.
Et de poursuivre:
« Alors que vos services coutent déjà chers si on doit les comparer au cout de mêmes services dans les pays voisins, qu’est-ce qui vous autorise vous Vodacom, Orange et Airtel à escroquer indéfiniment vos clients ?, Votre démarche à quel soubassement juridique ?, Savez-vous que toute taxe perçue doit avoir une contrepartie ?, Les députés nationaux ont démontré qu’il n’existe aucune loi dans notre pays qui vous autorise ce prélèvement, ce qui le rend illégal et inacceptable », ajoute cette structure citoyenne dans ce mémo.
La population du Sud-Kivu à travers le bureau de coordination de la société civile forces vives du Sud-Kivu, lance un ultimatum aux maisons de télécommunication à dater de ce mardi 08 février 2022 pour arrêter définitivement cette pratique « illégale » et remettre tous leurs clients dans leurs droits en restituant tout l’argent déjà prélevé. La société civile ensemble avec la population du Sud-Kivu se réserve le droit d’entamer une série d’actions citoyennes intempestives pour recouvrer leurs droits et contraindre les maisons de télécommunication à arrêter ce prélèvement.
Cette structure citoyenne demande par ailleurs au chef de l’Etat Félix Tshisekedi, de se prononcer rapidement sur cette question pour lever toute confusion.
Les responsables de ces sociétés de télécommunication au Sud-Kivu qui ont réceptionné leur mémorandum, ont promis de le transmettre à leur hiérarchie dans les minutes qui suivent, afin que leurs revendications trouvent gain de cause.
« En tant que personne physique, moi aussi je suis membre de la société civile et en tant que tel, je compatit car je suis aussi victime de cette pratique. Maintenant, en tant que responsable de Vodacom, je reçois votre mémo et étant dans le secteur de la communication, je vous rassure que dans les dix minutes qui suivent ce mémo sera lu par notre Directeur Général et la suite vous sera réservée », a dit le Directeur provincial de la société Vodacom.
En rappel, c’est depuis le mois d’Avril 2021 que les différentes maisons de télécommunication prélèvent la taxe RAM à leurs clients. Un prélèvement que d’aucuns déplorent et exigent sa suppression immédiate.
Moise Aganze