La République démocratique du Congo (RDC) commémore ce samedi 4 janvier 2025, comme c’est le cas chaque quatrième jour du mois de janvier, la Journée nationale des martyrs de son indépendance. Une journée qui rappelle la mort de dizaines de personnes tuées dans des émeutes qui avaient éclaté le 4 janvier 1959 à Léopoldville, aujourd’hui Kinshasa, à la suite des revendications des Congolais face aux colons belges.
Pour cette année, la journée est célébrée ce vendredi 3 janvier, à en croire un communiqué officiel du ministère de l’emploi et travail qui déclare chômée et payée sur l’ensemble du territoire national, comme il est de coutume chaque année.
Cette décision intervient dans l’application récente de la semaine anglaise au sein de l’administration publique, qui limite les activités aux jours ouvrables, du lundi à vendredi.
Qu’est-ce qui s’est réellement passé?
La date du 4 janvier revêt une signification majeure pour la République démocratique du Congo. En 1959, des émeutes sanglantes éclataient à Kinshasa ( ex Léopold Ville), marquant le début des revendications populaires contre la colonisation belge. Ces manifestations conduiront à l’indépendance du 30 juin 1960.
Ce jour-là, l’Alliance de Bakongo, (ABAKO), parti politique de Joseph Kasa-Vubu, avait prévu un meeting à la place YMCA dans la commune de Kalamu, une semaine après le rassemblement du Mouvement national congolais, (MNC)de Patrice-Emery Lumumba. Une manifestation annulée par l’autorité urbaine de Kinshasa Jean Tordeur, demandant aux organisateurs de reporter la manifestation, ce qu’ils acceptent.
Ce à quoi ses partisans se sont opposés et le 4 janvier 1959, une foule se rassemble néanmoins à l’endroit prévu se livrant alors à des casses et à s’en prendre aux colons.
Le leader de l’ABAKO, Joseph Kasavubu, prononce un court discours, annonçant que la réunion aura lieu plus tard, puisque le gouvernement belge a prévu de faire une déclaration le 13 janvier. Mais, la foule ne veut rien entendre. Dans les heures qui suivent, la situation s’envenime. Des milliers de supporters de foot, déçus d’une défaite récente, se joignent aux manifestants.
Des maisons, des magasins, des missions religieuses et symboles de l’autorité coloniale sont vandalisés. Des policiers et des militaires interviennent en tirant à balle réelle. La répression est très violente. Le bilan officiel des trois jours de révolte est de quarante-neuf morts. Mais d’autres sources, notamment celles de l’ABAKO parlent des centaines de morts.
Kasavubu et d’autres meneurs de l’ABAKO sont arrêtés et emprisonnés pendant quelques mois. Le 13 janvier, le roi Baudoin de Belgique, dans son discours, annonce une « large décentralisation conjuguée avec une extension rapide du système électoral, et l’abandon de toute discrimination entre noirs et blancs ». L’indépendance est aussitôt annoncée par les autorités belges et vite organisée, elle interviendra le 30 juin de l’année suivante.
Rédaction