L’animateur du groupe Jérémie, Jean-Moreau Tubibu, réagissant au programme de la marche pacifique projetée par le Rassemblement de l’opposition en même temps par la Majorité présidentielle au mardi 28 novembre prochain, en craint une manifestation visant à mettre en collision les deux forces politiques du pays.
« Je trouve que c’est une bonne chose. C’est de la bonne guerre. Faudra-t-il que l’opposition parvienne à avoir l’adhésion populaire. C’est du challenge. Ce sont deux adversaires qui se regardent. On se jauge des yeux. On essaye de voir de quelle coté va se pencher la population. Je trouve que c’est aussi un signe de démocratie. Si et seulement si la marche se déroule d’une façon pacifique parce que là, on ne gagnera pas tous, ni l’opposition ni la majorité. Mais si ça se dégénère, on risque de perdre tous », craint-il.
Quand vous parlez que c’est une bonne chose, est ce que cela ne risque pas de créer des discordes comme Le Front pour le Referendum propose cette marche alors que la CENI venait de publier le calendrier électoral et la majorité l’a reconnu. Quelle analyse enfaite-vous ?
« Je trouve que c’est de la bonne chose mais il ya un moment que ça va lasser la population, ça va fatiguer la population et c’est à ce moment qu’un bon organisateur doit avoir une vision, permettre à la population de s’exprimer. Quand vous organisez une marche trois fois au cours d’un même mois, moi en tant animateur populaire, je trouve que ça deviens une marche de trop. Et la population doit se dire nous sommes lassées, nous sommes fatiguée par leurs marches. Et dans ce cas la population risque de ne pas adhérer. C’est là que la population doit poser des questions. Mais aussi il faut jauger, il faut aussi savoir pour quel objectif on appelle la population à marcher, est ce que c’est la loi électorale ? Elle sera votée bientôt. Les élections ? On a déjà dit que les élections sont entrées de venir. Est c’est la loi de finance ? Elle est entrée de venir. Le départ de Kabila ? Il ya des accords. Ces sont des questions qu’il faut se poser et pas des débats inutiles de dire est ce que la marche a gagné ou non »
Dans cette marche que la majorité compte organiser, est-ce qu’il y a des amendements qu’il faut apporter à la constitution congolaise ?
« C’est sure qu’il y a des dispositions constitutionnelles qu’il faut toucher. Il faut revoir les dispositions de certaines personnes qui sont l’aisées comme les femmes, les jeunes sont oubliés, les personnes vivant avec handicap, les personnes marginalisées. Tout en gardant les dispositions constitutionnelles qui sont verrouillées notamment le mandat du président de la République ça doit rester deux fois non renouvelable, on ne doit pas déclarer l’Etat de siège, personne qui est autorisée de prendre le pouvoir par le coup d’Etat. Personne n’a le droit d’y toucher. »
Ces amendements risquent d’intervenir au moment que la RDC se prépare aux échéances électorales. Pensez-vous que cette marche amènera un climat d’entente au sein de la classe politique congolaise ?
« Il n’y a jamais eu un climat d’entente au sein de la classe politique congolaise. Par exemple quand on regarde les huissiers qui touchent encore 260FC pour les pensionnés. Je crois qu’on devrait avoir des petits amendements. On ne doit pas continuer à faire des marches stériles. Nos partis politiques devraient éduquer la population à pouvoir connaitre la constitution, à réclamer ses droits sans violence et pas penser seulement aux postes. »
Qu’est ce que vous donnez en termes de recommandations aux uns et aux autres, à la majorité et à l’opposition ?
« Je demande à la majorité d’être plus sensible aux cris de la population et de ne pas seulement se battre pour garder le pouvoir. Je veux demander aussi à la majorité de ne pas du tout penser à organiser le référendum constitutionnel surtout qu’elle n’a pas pour le moment l’adhésion populaire. La population demande d’avoir un mieux être. A l’opposition de ne pas jouer le jeu d’ôte toi pour que je m’y mette mais de balancer le contre poids pour que la majorité puisse bien diriger. A la société civile d’être beaucoup plus proche de la population.»