Edito: Dialoguer avec les Adf, un pari risqué !

Elle a fait une déclaration-choc mardi denier à partir de Kinshasa, la diplomate algérienne Leila Zerrougui, Représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et patronne de la MONUSCO. Il s’agit de la guerre contre les islamistes ougandais des ADF qui continuent à mettre à feu et à sang la région de Beni. Zerrougui, réaliste, n’exclut pas la possibilité d’ouvrir les négociations avec ce groupe armé ougandais, basé en RDC depuis les années 80, soit plus de trente ans.

Une proposition qui conduit légitimement à ce questionnement : peut-on négocier avec les ADF ? Leila Zerrougui est encline à le croire. Mieux, elle suggère même cette approche.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Un bémol tout de même face à cette option de dialogue. On part du fait que les ADF/NALU sont un groupe extrémiste, islamiste dirigé par leur chef en détention en Ouganda, Jamil Mukulu formé en Arabie Saoudite et en Afghanistan.

Rien que sur cette base philosophique, il est impossible de négocier avec un groupe armé islamiste.
Aucun n’a de parole à respecter.

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D’où, aucun Etat ne s’est jamais risqué dans une négociation avec un groupe armé islamiste pour le contraindre à déposer les armes. Tout au plus des négociations pour payer la rançon destinée à la libération de leurs otages. Sans plus.

Les groupes armés islamistes comme l’ADF/NALU n’entendent que le langage de la force et rien d’autre. Ils ne sont soumis que par la voie des armes.
On peut parcourir la carte du monde pour le prouver. Rien que pour l’Afrique, il y a les Shebabs somaliens, et dans le sahel le MOUJAO, Ansar Dine du Malien Yad Agraly, l’AQMI de l’Algérien Moktar Ben Moktar et Aboubakar Chekao de Boko Aram au Nigeria.

En ce qui concerne plus particulièrement les ADF, il faut savoir que ce ne sont pas des Congolais mais plutôt des Ougandais. Qu’est ce qu’on va proposer à ces Ougandais en contrepartie pour qu’ils consentent à déposer les armes, le retour dans leur pays d’origine pour y être fusillés.

S’il n’y a pas de contrepartie, les ADF ne feront pas reddition. Le problème est à ce niveau. En analysant cette déclaration de la patronne de la MONUSCO, on sent une sorte d’impuissance de la MONUSCO par rapport à la problématique des islamistes ougandais des ADF.

Cette attitude semble dictée par le fait que la MONUSCO a payé le plus lourd tribut des attaques des ADF : 15 Casques bleus tanzaniens tués et un enlevé jusqu’à ce jour lors d’une embuscade meurtrière sur la route Beni-Kamango au niveau de la rivière Semliki ; trois autres commandos tanzaniens de la Brigade d’intervention tués lors d’une attaque sur la plus grande base opérationnelle avancée de la MONUSCO sur la route Kamango-Mbau avec destruction totale d’un tank et d’un hélicoptère d’assaut.

Pourquoi tous ces hauts faits d’armes des islamistes ADF ? Justement ces commandos tanzaniens de la Brigade d’intervention sont des commandos rompus à la guerre classique qui font face à la guerre asymétrique livrée par les ADF et à laquelle ils ripostent par des techniques conventionnelles. De ce fait, ils ne vaincront jamais les ADF et continueront à enregistrer de cuisants revers.

Ici, ce sont les commandos des forces spéciales anti-terro qu’il faut déployer contre les islamistes ougandais des ADF pour les stopper net dans leur furie bestiale dans la région de Beni.

On se rappelle qu’en 2003-2004, en Ituri la RDC était confrontée à une situation sécuritaire semblable provoquée par les nombreux groupes armés à essence communautaire qui avaient rendu ingouvernable cet ancien district de la Province Orientale. Ce sont les forces spéciales françaises sous mandat de l’UE qui avaient alors imposé la paix en Ituri.

Jambordc.info

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