Burundi-Rwanda : la RDC sera-t-elle victime de la crise entre les deux nations?

Sur fond d’accusations de soutien à un groupe armé dans l’Est de la Réplique démocratique du Congo (RDC), le Burundi a annoncé jeudi 11 janvier 2024 la fermeture de sa frontière avec son voisin rwandais. Kigali et Gitega avaient pourtant entamé en 2021 un début de rapprochement.

L’accalmie aura duré à peine plus d’un an. Fermée en 2015 au moment de la crise consécutive à l’élection de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, la frontière entre le Rwanda et le Burundi avait progressivement rouvert en mars puis en octobre 2022.

Le ministre burundais de l’Intérieur, Martin Ninteretse a annoncé, jeudi soir sur la radio nationale, RTNB, la fermeture de toutes les frontières terrestres avec le Rwanda, en accusant le président Rwandais d’être «un mauvais voisin».

«Nous avons un mauvais voisin, Paul Kagame, le Président rwandais. C’est pourquoi nous avons décidé de fermer nos frontières. Nous avons arrêté toutes relations avec lui car il héberge les malfaiteurs qui perturbent le Burundi, » a déclaré le ministre.

Le ministre Martin Ninteretse a fait ces déclarations lors d’une réunion avec les responsables de la police dans la province de Kayanza, frontalière du Rwanda au nord du Burundi.

Réagissant dans un communiqué publié dans la nuit du même jeudi à ce vendredi 12 janvier, le gouvernement rwandais a regretté une décision « malheureuse » et « unilatérale ».

« Cette malheureuse décision restreint la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays et viole les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est », a déploré Yolande Makolo, porte-parole du gouvernement rwandais dans le communiqué.

Pour rappel, en décembre 2023, lors d’une conférence publique, le chef de l’Etat Evariste Ndayishimiye a ouvertement accusé le Rwanda de soutenir les rebelles du mouvement rebelle burundais RED-TABARA (résistance pour un état de droit) basés à l’Est de la RDC.

Gitega accuse Kigali d’héberger et d’entraîner militairement ses opposants qui y ont pris refuge. De son côté, le Rwanda accuse le Burundi de collaborer avec les rebelles du mouvement FDLR, Forces démocratiques pour la libération du Rwanda, accusés d’avoir perpétré un génocide contre les tutsis (ethnie minoritaire) en 1994 au Rwanda.

Rédaction

 

 

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