2016: au moins 87 cas d’attaques contre les journalistes en RDC

« Au moins 87 cas d’attaques contre les journalistes et contre les médias en République Démocratique du Congo », c’est-ce qu’on peut lire dans le rapport annuel 2016  de l’organisation non gouvernemental, Journaliste en Danger (JED).

Dénommé « La pire saison pour la presse en RDC », ce rapport portant sur la liberté de la presse dans le pays a été dévoilé mercredi 2 novembre à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes.

Beaucoup de professionnels des médias n’ont pas échappés à plusieurs formes de violence physique ou psychologique en RDC, pays qui s’apprête à organiser des élections. Le rapport fait état d’un sentiment général de peur et d’insécurité qui s’est d’avantage accentué chez les journalistes depuis que le climat politique se détériore en RDC.

Des chiffres qui parlent

Les statistiques avancées par JED révèlent qu’au moins 40 journalistes ont été arrêtés, interpellés ou privés de leur liberté pendant des périodes plus ou moins longues à cause de leur profession. Une vingtaine d’autres ont été agressés ou reçus des menaces directes ou indirectes pour des raisons liées à leur travail ou à leurs qualités de journalistes. Plusieurs actes de pressions et des cas de censures ont été imposés aux journalistes et aux médias par des autorités gouvernementales et des services de sécurité congolais.

Selon le monitoring de JED sur les violences qui ont secoué la ville de Kinshasa le 19 et 20 septembre 2016 lors des manifestations initiées par l’opposition, au moins une dizaine de journaliste ou professionnels des médias ont été attaqués ou interpellés  par des éléments des diverses forces de sécurité.

Ces journalistes ont été malmenés, battus, leurs matériels de travail endommagés, et détenus pendant des longues heures dans des camps militaires.

JED ajoute que près de 90% des cas  de menaces, d’attaques ou de violences contre les journalistes et contre les médias ont été commises par « les hommes en uniforme ou en armes ». Malheureusement, les autorités judiciaires et les autorités politiques ont plusieurs fois gardé silence devant les plaintes et autres dénonciations des atteintes portées aux droits des journalistes.

Cette organisation des droits des journalistes soutient que la situation de travail de journaliste se dégrade au moment où la RDC se prépare à organiser des échéances électorales.

On assiste dans le pays à un climat d’intolérance et de vive tension entre le pouvoir et l’opposition, lit-on dans le rapport. Malheureusement, constate JED, qu’aucune mesure, ni politique, ni juridique n’a été prise dans le sens de renforcer la liberté de la presse qui demeure fragile.

L’exercice du métier d’informer reste périlleux pour les journalistes qui exposés aux risques des arrestations, des emprisonnements et des agressions dans un système d’impunité quasi instituée.

La situation générale de la presse et des médias est de plus préoccupantes, non seulement en raison de la précarité des organes de presse soumis à des pressions administratives et économiques grandissantes, et mais aussi et surtout à cause de la mort programmée de quelques médias qui « dérangent » et qui, d’ores et déjà sont réduits au silence en RDC.

Pour mettre fin à cette situation, JED a profité de cette journée pour sollicité l’implication du président de la République pour ainsi permettre aux journalistes de bien faire leur travail.

Munor Kabondo

Speak Magazine

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