Plusieurs structures sanitaires en province du Sud-Kivu et celles du territoire de Kabare font face à une pénurie en instrants médicaux pendant cette période de crise sécuritaire et humanitaire. L’alerte est du docteur Maneno Nabashashu Moïse, notable de Kabare, au cours d’un entretien accordé à notre rédaction ce 14 avril.
Ce médecin qui déplore la situation actuelle dans les hôpitaux et centres de santé, fait savoir que la plupart des médicaments utilisés au Nord et Sud-Kivu proviennent de l’étranger. Ce qui fait que les établissements sanitaires connaissent une rupture de stocks et éprouvent des difficultés pour soigner les patients.
«Tous les médicaments que nous utilisons à Bukavu et dans les 8 territoires, viennent de l’étranger. Avec la fermeture des aéroports et la faible accessibilité des frontières, il est difficile d’avoir des intrants médicaux nécessaires pour soigner les patients. Dans les dépôts pharmaceutiques mêmes difficultés, ce qui fait que le peu de médicaments retrouvés sur le marché ont haussé de prix,» s’alarme le Dr Maneno Nabashashu Moïse.
S’appuyant sur deux territoires du Sud-Kivu, notamment Kabare et Walungu, il indique qu’avec les offensives signalées dans ces deux entités ces derniers jours entre Wazalendo et les éléments de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), aggravent la situation. Plusieurs blessés qui y sont enregistrés ainsi que d’autres malades nécessitent une urgence médicale, poursuit-il.
Bien plus ajoute Maneno Nabashashu, président du conseil d’administration de la fondation qui porte son nom ( FOMAN), ces structures de santé sont aussi la cible des hommes armés non identifiés, à Kabare.
Face à cette situation alarmante, il appelle les parties au conflit dans les zones touchées par la guerre à ouvrir un couloir humanitaire afin de permettre l’acheminement de l’aide aux hôpitaux mais aussi pour permettre un accès facile aux soins de santé.
«Avec les différentes lignes de front ouvertes comme sur l’axe Kavumu, Walungu et Nyangezi ; il est difficile pour les hôpitaux de se ravitailler en médicaments. La population va mourir par manque de soins de santé. Avec l’enclavement de nos milieux ruraux, je demande une intervention rapide pour apporter une solution humanitaire,» a demandé Maneno Nabashashu.
Il faut souligner que depuis la chute des villes de Goma et Bukavu, plusieurs produits de première nécessité en provenance de Kinshasa et à l’extérieur n’arrivent plus. Les intrants médicaux y compris, les structures médicales dans les zones affectées par le conflit en payent le prix.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE
Toutes nos compassions à tous ces patients qui n’ont pas accès aux soins de qualité à causes de cette guerre injuste.
Cher humanitaire Nabashashu , courage