L’accord de paix signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda DC ce vendredi 27 juin 2025 à Washington, est censé mettre fin au conflit dans l’Est de la RDC. Cependant, il est salué par certains congolais ; en même temps, il suscite aussi des critiques.
Au Sud-Kivu, les avis sont partagés. Si certains acteurs sociaux voient une sortie de crise dans cet accord, d’autres par contre restent sceptiques quant à son applicabilité, au regard d’autres traités déjà signés par les deux pays.
Oswald Rubasha, l’un des acteurs de la société civile du Sud-Kivu estime que cet accord vient compléter d’autres accords déjà signés entre Kinshasa et Kigali.
Suscitant à la fois espoir et scepticisme, Oswald Rubasha reste de même attaché à toute démarche qui vise la paix durable en RDC et particulièrement à l’Est, une région en proie par la violence sécuritaire depuis plus de 30 ans.
« On ne sait pas dire si on est satisfait ou pas ! Pour l’instant on ne peut que saluer toute initiative de paix, d’où qu’elle vienne. L’accord qui a été signé n’est pas un nouvel accord qui engagerait notre pays et le Rwanda ; c’est un accord qui vient compléter un lot d’autres accords existants entre notre pays et le Rwanda, […] et aujourd’hui on peut noter peut être que le gouvernement américain sous Trump décide d’y mettre un peu de sur plus en termes de son poids et son image au niveau international, peut être là on peut compter que c’est du nouveau,» s’est-il exprimé.
Joseph Musombwa, un autre acteur social du Mouvement des sociétés civiles du Congo (MSCO), lui, salue la signature de cet accord. Il appelle par ailleurs à son strict respect afin que la paix revienne dans la région des Grands lacs.
« Le bureau de la coordination interprovinciale du Mouvement des sociétés civiles du Congo a suivi avec intérêt l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda, et appris acte du contenu dudit accord de paix. Cependant, le Mouvement des sociétés civiles du Congo entend que les deux parties signataires de cet accord respectent leur engagement et que le peuple congolais se retrouve encore dans la sécurité totale, la liberté d’expression et de circulation, le développement intégral et la sauvegarde de l’intégrité territoriale nationale congolaise,» a dit Joseph Musombwa, coordonnateur dudit Mouvement.
Il propose qu’il soit intégré dans cet accord le suivi et évaluation, mais aussi, ce mouvement dit soutenir le dialogue inter congolais « franc, sincère et inclusif entre les parties à conflit pour le rétablissement d’une paix durable en République démocratique du Congo».
Dans le territoire de Kalehe, la Nouvelle dynamique de la société civile (NDSCI) exprime également sa satisfaction, soulignant que cet accord est un espoir pour la population de cette entité.
Benjamin Muganza, président du noyau de la NDSCI Kalehe félicite les autorités congolaises pour leur implication et détermination à rétablir la paix à l’Est du pays.
« La Nouvelle société civile salue aussi la bravoure et la décision prise dans l’accord par les présidents de différents pays de chercher la paix durable en RDC ainsi que le retrait des troupes rwandaises/AFC/M23 sur le sol de la RDC. La population du territoire de Kalehe et plus particulièrement de la RDC, a besoin de la paix et demandons le départ immédiat des troupes rwandaises de quitter toutes les parties qu’elles occupent,» a martelé cet autre acteur de la société civile.
Il faut dire qu’en réaction à toutes les doutes émises par rapport à la signature de cet accord, la ministre congolaise d’Etat, ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner a déclaré à la RTNC :
« L’accord signé vendredi à Washington entre la République démocratique du Congo et le Rwanda se concentre sur la paix dans l’Est de la RDC et n’a rien de bradage de nos ressources,».
Elle insiste sur le respect de cet accord pour une paix concrète dans la région telle que recommandée également par le Président américain, Donald Trump.
Selon elle, la RDC et le Rwanda ont signé un accord de paix censé mettre fin à un conflit vieux d’environ trois décennies.
Dans ce document, a-t-elle poursuivi « il n’y a aucune provision sur les questions économiques, sur les questions des minerais stratégiques. Cet accord est très clair. Il prévoit justement la fondation pour un environnement propice dans lequel on peut aussi envisager un retour si vous voulez d’investisseurs ou on peut aussi envisager une économie plus dynamique ».
Juvénal MUTAKATO