La présentation d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle de décembre prochain continue à alimenter le débat au sein de l’opinion dans la ville de Bukavu. Plusieurs habitants restent pessimistes quant à la réalisation de ce projet politique. Faisant son analyse, Thaïs Bagula, journaliste présentateur d’une émission paix et développement revient sur le contexte de la politique en république démocratique du Congo et dit ne pas croire en une candidature au niveau de l’opposition.
Dans un entretien accordé au journal Jambordc.info, ce mercredi 25 juillet 2018, l’analyste politique estime que le contexte actuel ne permettrait pas aux opposants congolais d’arriver à un consensus sur un candidat unique capable de conduire le peuple congolais vers les élections, puisque « tous veulent accéder au pouvoir ».
« Dans le contexte de la politique en RDC, je crois moins en une candidature unique au niveau de l’opposition. Etant donné que l’opposition est dispersée, elle n’a pas eu de leader depuis longtemps. Vous avez vu comment la MP a presque divisé l’opposition en prenant Bruno Tshibala et Badibanga tous qui étaient de l’UDPS et comment vital Kamerhe a intégré la MP en participant au gouvernement. Donc, ce sera difficile à l’opposition d’avoir un candidat unique, le contexte actuel ne permet pas aux uns et aux autres d’arriver à un consensus sur un individu, capable de conduire tout le monde vers les élections», redoute Thaïs Bagula.
Nul doute, dit-il, qu’à ces scrutins de 2018, plus de 10 candidats se présentent à la présidence « Nous allons nous retrouver avec 4, 5, 6 voir même 10 candidats aux niveaux des élections présidentielles », redoute-t-il.
Avant d’ajouter :
« Je ne suis pas sûr que Felix Tshisekedi puisse accepter de laisser la place à Katumbi et vice versa ou vital Kamerhe laisser la place à Tshisekedi ou à Moise. J’ai entendu dire que JP Bemba est prêt à soutenir un candidat unique, mais là il faut qu’ils aient le temps de se réunir. C’est vrai qu’il y a possibilité, après que la candidature ait été validée par la cours constitutionnelle ou la Ceni, il peut se désister en faveur d’un autre, mais je n’y crois pas. Tous ont des ambitions, tous veulent accéder au pouvoir et tous ont des capacités pour diriger ce pays », soutient Bagula qui reste pessimiste suite à la dispersion de cette classe politique en RDC.
« …l’opposition est dispersée, elle n’est pas organisée, elle n’est pas soudée. Avoir un candidat unique c’est l’idéal, mais je demande au peuple congolais de bien se choisir ses candidats », conclut-il.
Materne Nsiku
