Politique : Le PPRD pour un scrutin présidentiel indirect

Les nouveaux statuts du parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) sont taillés sur mesures pour une élection présidentielle indirecte. D’après les sources au sein du parti, Joseph Kabila a reçu samedi et dimanche, ses ouailles  du PPRD dans sa ferme de Kingakati où des révélations sur le mode indirect ont été déballées.

Manœuvre présentée par l’un des acolytes du Raïs, Aubin Minaku, actuel secrétaire général de la majorité présidentielle. Cette thèse est soutenu par Kin Key Mulumba, favorable au mode direct pour l’élection du président. Joseph Kabila lui-même ne s’y oppose pas et, d’ailleurs, déterminé à s’accrocher au pouvoir le plus longtemps possible, il est prêt à sacrifier la constitution dont il avait juré respect.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Le PPRD y parviendra-t-il de gré ou de force ?

Le texte de Minaku « s’en va en guerre contre » la constitution de la République en son article 70 qui stipule que « le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois (…)».

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Bien d’analystes se demandent s’il sera question d’un référendum constitutionnel. Et pourtant, la loi des lois, dont le président avait juré respecter loyalement, ne fait allusion au « mode indirect ».

« La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle (…) », verrouille l’article 220 de la Constitution.

La voie du référendum revient sur la table politique de la majorité présidentielle ou, du moins, du PPRD. En tout cas, elle est envisageable. Reste à savoir si elle embrasera les camps de l’opposition et de la société civile. Il suffit que le PPRD amène la requête aux deux incontournables Chambres du Parlement. S’il n’y a aucune contrariété de la part du président de l’assemblée nationale, puisqu’il en est l’initiateur, son collègue du Sénat, Léon Kengo, pourrait s’y opposer farouchement comme le fit en 2015.

Quoi qu’il en soit, le peuple congolais braque ses yeux à la commission électorale nationale indépendante pour aller aux élections pacifiques et démocratiques en décembre 2018.

Jean-Marie Mulume

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