Loi électorale au Sénat : Shadary éclaire, Kengo valide

Magistrale ! Voilà ce qu’a été la réplique d’Emmanuel Ramazani Shadary aux brûlantes questions des 21 sages du Sénat. Mardi 13 décembre, le VPM en charge de l’Intérieur, a eu son deuxième face-à-face avec les Sénateurs.

Le tact et la touche étaient d’usage. Rien de plus normal. Shadary a relevé le vice de procédure dans le chef de certains sénateurs qui lui demandaient de revoir certaines options levées par la Chambre Sœur, l’Assemblée nationale. « Ce serait violer la Constitution », a souligné le Vice premier ministre, cité par le journal la Prospérité.

Quant aux diverses interrogations, une à une, le représentant du Gouvernement  a livré des réponses. Qui, selon lui, « sont aptes à permettre à toute conscience de saisir la nécessité des innovations » et, mieux, celle « du vote de cette loi afin de faciliter la marche vers les élections de décembre 2018 ». Enfin, le Vice premier ministre congolais a placé le Sénat devant ses responsabilités. Kengo wa Dondo, à la suite de ce plaidoyer, « a validé d’autorité » l’envoi  du projet de loi électorale à la commission PAJ pour amendement. Le texte a donc été déclaré recevable.

Il revient à la Commission politique administrative et Judicaire de la Chambre haute d’apporter le texte amendé pour adoption d’ici 48 heures. Des observateurs de la scène politique congolaise table déjà sur une adoption en non-conformité» et non sans contestation de l’Opposition. Ensuite, le projet de loi devra faire l’objet de travail d’harmonisation d’une commission paritaire Sénat-Assemblée nationale. Au cas où les divergences persistent, une thèse plausible face à cette loi électorale en devenir, c’est l’avis de la Chambre Basse qui primera, croit le tabloïde.

Dans son plaidoyer, Emmanuel Shadary a rappelé aux Sénateurs que le texte sous examen dans leur chambre était celui de l’Assemblée Nationale et non celui du Gouvernement. Et qu’il revenait aux deux chambres d’harmoniser les vues afin de doter le pays de la loi électorale pour aller aux élections.

« Les Sénateurs qui proposent le renvoi du texte à son expéditeur (Le Gouvernement) veulent implicitement qu’il y ait un glissement et que les élections soient reportées. Pourtant, la promulgation de cette loi est attendue au  plus tard le 15 décembre 2017 », a-t-il martelé.

Le vice premier ministre explique les nœuds de discorde

S’agissant de la répartition des sièges sur base du nombre des électeurs enrôlés, le Vice-Premier Ministre, a indiqué qu’elle est motivée par l’absence du recensement en République démocratique du Congo. Pour ce qui est du seuil légal de 1% à la base de l’émiettement de la classe politique, le foisonnement des partis politiques et la dégradation de l’indice de représentativité, sans oublier la sous-représentation des grands partis politiques et la surreprésentation de petits partis. A propos de la liste de candidats indépendants, le VPM Ramazani Shadary a précisé que l’allusion est faite aux scrutins indirects notamment, des Gouverneurs et Vice-gouverneurs. Ce, avant de poursuivre en clarifiant qu’il n’a jamais été question de regrouper les indépendants. Quant au cautionnement, le Gouvernement avait proposé un montant que l’Assemblée Nationale a revu à la hausse. Il appartient aux deux Chambres d’harmoniser les vues. Evoquant les préoccupations des certains Sénateurs sur la machine à voter, même si dans son exposé, il n’a fait nullement question à cela, le Vice-premier Ministre, ministre de l’intérieur et sécurité a laissé aux élus des élus de décider en toute responsabilité, mais pour l’intérêt supérieur de la nation.

L’opposition accuse Kengo d’avoir reçu un compromis

Par ailleurs, quelques sénateurs ont accusé le prédisent du sénat, Kengo Wa Dondo, de « violer de manière intentionnelle » le règlement intérieur et la constitution « au nom d’un compromis » qu’il aurait arraché la nuit.

L’agitation mêlée de colère était grande dans la salle de voir une loi décriée et rejetée être acceptée pour examen. Pour les sages de l’opposition, « Le speaker du sénat était dans le coup. Il a joué le jeu de la majorité en voulant imposer un texte démocraticide. Il a levé l’option de n’accorder la parole à personne après sa décision » alors que, « la tendance dans la salle démontrait déjà que le texte allait être rejeté », ce qui pourrait bloquer la machine.

D’un ton ferme, le Vice premier ministre a pris à témoin l’opinion nationale et internationale sur le fait qu’à ce jour le Gouvernement de la République a fait sa part pour la tenue des élections dans le délai prévu par le calendrier électoral.

Evariste Murhula

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