Plusieurs familles de Bukavu dans la province du Sud-Kivu, vivent dans les conditions alarmantes, qui ne laissent pas les femmes indifférentes. Des enfants non scolarisés, des filles abandonnées par le secteur éducatif et bien d’autres défis, restent à la charge des pauvres femmes, dont bon nombre d’entre eux sont des veuves, des séparées ou même des mariées à des hommes qui n’ont pas des moyens pour subvenir aux besoins familiaux. Une situation qui laisse ces femmes dans l’embarras et qui les pousse à se jeter à l’assaut des principaux marchés où elles jouent le rôle des porteuses des fardeaux.
Malgré le souci de certaines femmes, à relever certains problèmes de leurs familles, il s’observe qu’elles n’arrivent pas à satisfaire tous les besoins élémentaires de la famille. C’est le cas de Marie Claire, portefaix au marché dit « chez Beach Muhanzi » et mère de huit orphelins qui n’arrive pas à réaliser l’économie pour combler ses besoins.
« Je suis veuve et mère de huit enfants ; de fois je me retrouve avec 1500fc à la fin de la journée. Avec cette somme, je ne peux même pas avoir à manger la nuit (…) Avec cet argent je suis incapable de scolariser mes enfants et de les nourrir. Chaque fois, je me trouve dans l’obligation de demander des dettes que je ne saurai même pas comment les payer « , s’est exprimée cette dame sur le micro du journal jambordc.info.
Des cris d’alarme partagés par d’autres femmes qui exercent ce même métier de portefaix et qui soulignent qu’elles n’ont pas des moyens de faire vivre leurs familles.
« Nous n’avons pas de prix fixe. Normalement il varie selon le poids du fardeau, chose que nous ne respectons pas… Des fois nous acceptons n’importe quelle proportion de nos clients par peur de finir la journée sans même une mesure de farine » ajoute Sifa, porteuse d’environ 38 ans mariée et mère de 5 enfants.
Eu égard à cette situation macabre, ces femmes porteuses des colis et fardeaux, lancent un appel aux autorités à tous les niveaux à prendre des mesures appropriées et urgentes pour améliorer leurs conditions de vie. Elles demandent aussi la prise en charge scolaire des leurs enfants enfin de les alléger la tâche.
Rachel Rugarabura, JRI