Plusieurs cas de violence sexuelle sont enregistrés au centre de santé de Ramba en groupement de Mubuku, territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Cette structure sanitaire qui fait face à la pénurie en intrants et matériels médicaux, se retrouve dans l’impossibilité d’apporter une assistance aux victimes, témoigne une habitante jointe par notre rédaction au courant de la semaine.
Selon notre source, la violence sécuritaire qui se vit dans la région a alimenté la violence sexuelle contre les femmes et filles. Suite aux récents affrontements entre les combattants Wazalendo et les troupes de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23), plusieurs femmes et filles ont été violées par des hommes porteurs d’armes pendant leur fuite.
Ces victimes ne sont pas prises en charge indique cette habitante de Ramba, qui plaide pour une assistance holistique à leur égard.
« Les femmes et filles violées en cette période de guerre souffrent. Elle ne sont pas prises en charge sur le plan médical, ni mental. Le centre de santé de Ramba qui essaie d’apporter les premiers soins est aussi en difficulté. Elles ont reçu certains kits et soins mais insuffisants. Nous plaidons pour leur prise en charge sur d’autres plans, notamment, psychologique afin qu’elles se sentent ne pas être discriminées dans la communauté,» dit cette femme de Ramba.
Calvaire des femmes enceintes
Cette guerre est aussi à la base de plusieurs cas de mortalité maternelle dans la zone. Plusieurs femmes enceintes ayant pris fuite dans la brousse, accouchent sans assistance d’un personnel soignant, avec comme conséquence de décès prénatal.
« D’autres femmes qui ont pris fuite loin dans la brousse, nombreuses ont accouché dans la forêt, nombreuses ont connu des complications, d’autres qui voulaient se rendre au centre hospitalier de Chigoma sont mortes en cours de chemin suite au trajet à parcourir,» déplore notre source.
Elle demande afin de stopper cette hémorragie, un appui au centre de santé de Ramba confronté aux difficultés logistiques, mais aussi le retour du médecin traitant à cet établissement sanitaire local.
Ceci, argumente-t-elle, permettrait de réduire les décès liés aux violences sexuelles ainsi qu’à ceux liés aux accouchements prénataux.
Nelson Kitumaini (stagiaire)