Bukavu : La population décrie la misère due à l’inflation

Dans un reportage réalisé par jambordc.info, la hausse du taux de change est décriée par les habitants de la ville de Bukavu comme la base de la misère que traverse la population.  Les vendeurs tout comme les consommateurs s’accordent sur le déséquilibre observé dans leur vécu quotidien qui serait dû à l’inflation.

« Depuis que le taux de change a été revu  à la hausse, nous ne trouvons plus de clients comme s’était le cas auparavant. Parfois, c’est deux clients qui viennent acheter ou personne toute la journée. Nous avons perdu nos clients », a rassuré une vendeuse au marché de Kadutu.

D’autres vendeurs détaillants affirment que la dépréciation du franc congolais a fortement déséquilibré l’économie dans plusieurs familles.

« Nous ne savons pas où nous allons en arriver avec ce taux. La crise monétaire a dépassé les limites. Nous n’avons plus la capacité de subvenir aux besoins primaires de nos familles. Elles vivent de ce que nous apportons chaque jour mais aujourd’hui, la misère se fait sentir dans nos maisons. Si le gouvernement ne s’implique pas, beaucoup de gens vont mourir de faim », a déclaré Odette Marhonyi, vendeuse au même marché.

Pour  Janvier Mizo Kabare, président de la Ligue des consommateurs des services au Congo Kinshasa (LICOSKI), l’impact de la hausse du taux du dollar est perceptible et affecte négativement la vie actuelle de la population.

« L’impact de l’inflation est bien négatif aujourd’hui. La valeur du franc congolais a baissé. L’accès aux services de première nécessité est difficile. Avec un salaire de 50 mille francs qui valaient 60 dollars américains, aujourd’hui  le parent n’est plus capable de payer les frais scolaires, les soins médicaux pour ses enfants, l’alimentation de sa famille etc. Le problème est sérieux pour le fonctionnaire et pour l’employé libéral. Vraiment cette  inflation met la population dans une misère inexprimable », a-t-il déploré.

M.Kabare invite le gouvernement congolais à prendre conscience sa responsabilité  vis-à-vis de la  population afin d’éviter un suicide économique.

« Nous voulons demander à l’Etat congolais d’être responsable, d’être sérieux. On est autorité, on est Etat, parce qu’on doit accompagner le peuple, répondre aux aspirations du peuple. Dès lors qu’un problème mettant en danger la vie de plusieurs concitoyens se pose sur le plan économique et que l’Etat croise les bras, c’est un suicide économique, un suicide social. Nous voulons que ceux qui sont à la commande de l’Etat s’élèvent et prennent des mesures pour relever ce défis », poursuit-il.

A noter qu’au marché, actuellement, le taux de change varie entre 1300 et 1450 francs congolais contre 1 dollar américain ; pendant que la Banque centrale affiche le taux à 1380 francs.

Jean-Marie Mulume

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