Le monde célèbre chaque 7 avril, la Journée mondiale de la santé. Cette journée a pour objectif de sensibiliser et de rappeler que le droit à la santé est un droit fondamental. Elle est également l’occasion pour le monde de se pencher sur des problématiques majeures de santé publique.
En 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retenu le thème « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir».
En province du Sud-Kivu, cette journée est commémorée dans un contexte particulier lié à la crise sécuritaire qui se vit dans cette partie de la République démocratique du Congo.
Joint par notre rédaction, le Docteur Fortunat Cimanya, médecin interniste à la Clinique Saint Luc de Bukavu fait savoir que, la situation dans laquelle vivent les habitants l’expose à de nombreux problèmes de santé, à savoir, des maladies infectieuses, chroniques et des troubles mentaux.
« La plupart des populations sont déplacées, et dans leurs camps, elles n’ont pas des intrants médicaux nécessaires pour se prévenir contre certaines maladies comme le paludisme, choléra, M-pox et les maladies diarrhéiques, etc…» indique ce médecin.
Dans ce contexte de guerre, il estime qu’on doit travailler pour le bien-être de tout le monde, en mettant un accent sur la protection des personnes déplacées plus exposées au danger.
« La santé en ce jour, on doit prôner le bien-être. Nous supplions aux autorités d’engager tout le processus qui nous ramènera la paix afin que la population puisse bien vivre (…), » poursuit le Dr Fortunat.
Celui-ci exprime également sa crainte face à d’autres maladies d’origine psychique qui peuvent être causées par les rumeurs et la désinformation en période de guerre.
« Nous allons sensibiliser sur la peur, sur l’émotion, les rumeurs, nous continuons toujours à dire à cette population que l’information se gère, se vérifie avant d’être partagée. Donc quelqu’un qui veut garder son bien-être mental et garder le bien-être d’autrui mental, il doit faire quoi, j’ai une information je contacte les sources qui sont proches pour sauver des vies humaines,» a conclu le docteur.
Fortunat Cimanya indique que 80% de la population en province est malade, d’où son appelle aux habitants à prendre soin de leur santé, en respectant les mesures préventives comme se laver les mains régulièrement, rendre propre leur milieu respectif, éviter les stress, les émotions, la non consommation des boissons fortement alcoolisées, etc…
Outre, il recommande aux autorités compétentes de toutes les parties au conflit, de tout mettre en œuvre pour que la paix revienne, cela permettra aux citoyens de vivre dans un environnement sain, et de les prévenir contre toutes maladies physiques que psychiques.
Il sied de rappeler que la célébration de cette Journée marque également la fondation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 1948, choisie comme option de mettre en lumière une question de santé d’intérêt mondial.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE