La coalition rebelle Alliance fleuve Congo (AFC-M23) a lancé officiellement les activités bancaires à travers la Caisse générale d’épargne du Congo (CADECO), ce lundi 7 avril à Goma (Nord-Kivu), conformément à un communiqué qui avait été signé récemment par les responsables de ce mouvement.
Pendant cette cérémonie présidée par Corneille Nangaa, leader de l’AFC-M23, le directeur général de la CADECO récemment nommé par la rébellion a précisé que cette banque viendra répondre non seulement aux besoins de la population, mais aussi à ses urgences, afin de rendre la vie normale à Goma.
«Les moyens sont là pour faciliter les dépôts, les retraits, l’accès au crédit et les transferts d’argent, » a-t-il affirmé.
Et Corneille Nangaa d’ajouter que »tout congolais épris d’un esprit de développement devrait s’approprier cette banque » qui devient selon lui, »une institution bancaire à par entière, avec toutes les exigences que cela implique.
Pendant ce temps, la direction générale de la CADECO condamne fermement la reprise de ses activités bancaires dans la province du Nord-Kivu. Les responsables de cette institution financière appellent à boycotter cette initiative qu’ils qualifient d’illégale et contraire aux normes établies.
Le week-end dernier, les leaders de la coalition rebelle AFC-M23 ont organisé une cérémonie officielle à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, pour annoncer la relance et la redynamisation des activités de la CADECO. Cette démarche vise, selon eux, à faciliter les opérations bancaires dans une région où les banques sont fermées depuis l’occupation de la ville il y a plus de deux mois.
À l’issue de cette cérémonie publique, les rebelles ont publié un acte instituant une « Autorité de régulation du secteur économique, financier et des assurances », présentée comme une banque centrale. Cette initiative suscite une vive réaction de la part de la Direction générale de la CADECO, qui considère cette action comme illégale et préjudiciable à la sécurité financière des clients.
« Elle constitue une manipulation économique au service d’une occupation armée », affirme un communiqué officiel.
Selon radio Okapi, dans ce document daté du 5 avril, les dirigeants de cette société anonyme unipersonnelle exhortent les autorités nationales ainsi que la communauté internationale à prendre des mesures concrètes pour rétablir la paix et l’ordre dans la région. Ils insistent sur l’importance de préserver la stabilité du système financier national tout en protégeant les intérêts des clients.
« En tant qu’institution responsable, nous refusons de céder aux intimidations des groupes armés », peut-on lire dans le communiqué.
Par ailleurs, la CADECO met en garde ses agents basés à Goma contre tout acte de compromission ou malversation susceptible d’aggraver cette situation déjà critique.
Rédaction