« Le pouvoir économique des soins » est le thème choisi par le Conseil international de l’infirmier pour célébrer la journée internationale des infirmiers ce 12 mai 2025. Ce thème annuel met l’accent sur la santé et le bien-être des infirmiers et infirmières.
En effet, ce thème souligne le rôle essentiel que jouent les infirmiers et infirmières en bonne santé dans le renforcement des économies, l’amélioration des systèmes de santé et l’obtention de meilleurs résultats pour les communautés du monde entier. Il souligne également un rôle essentiel non seulement pour dispenser des soins de qualité, mais aussi pour garantir l’accès aux soins et l’équité pour toutes les communautés.
Au Sud-Kivu, précisément dans la ville de Bukavu, la journée est célébrée dans un contexte particulier, dû à la situation sécuritaire alarmante. Dans ce contexte, les infirmiers sont confrontés à de nombreux défis, à savoir physiques, mentaux, émotionnels et éthiques et économiques.
Honoré Chavu, infirmier et directeur du nursing adjoint à l’hôpital SkyBorne de Bukavu, les infirmiers ne sont épargnés de la situation actuelle en province.
« Quand on parle du pouvoir économique de soins infirmiers, on sous entend déjà au coup que coûte les soins infirmiers. Pour le moment nous savons que l’actualité de nos jours, toutes les activités sont paralysées, et nous, nous ne sommes pas épargnés de cette chute économique dûe à la guerre. Peu de malades fréquentent les hôpitaux, et SkyBorn souffre aussi de cette de cette situation,» a laissé entendre cet infirmier.
Honoré Chavu révèle plusieurs défis auxquels ils font face.
« Les défis sont nombreux. Pour le moment le défi majeur que nous traversons c’est la sécurité bien-sûr ; on va au travail on ne sait pas si on va arriver, si on va rentrer, même si on arrive, on est au boulot et on a peur : donc on est au travail sans concentration, les oreilles restent à l’extérieur entrain d’entendre s’il y a de coups de balles,» martele le directeur du nursing adjoint à l’hôpital SkyBorne.
A cela s’ajoutent les défis liés à la rupture des intrants médicaux dans certaines structures sanitaires, un autre défi auquel font face les infirmiers dans leur métier en cette période au Sud-Kivu, où nombreuses personnes blessées soit par balles sont prises en charge.
Il parle également du défi économique. « Pour s’approvisionner en médicaments et intrants, on se débrouille en dehors du pays, soit au Rwanda ou au Kenya. C’est sûr que pour les autres, c’est difficile, ils n’ont pas de salaire, et cela rend difficile les interventions qu’ils peuvent faire pour un patient,» a-t-il poursuivi.
Alors face à ces multiples défis, il est donc impératif de le relever de manière à promouvoir la santé globale, garantissant en fin de compte un meilleur accès et une meilleure qualité des soins aux patients, une meilleure rétention du personnel et un système de santé plus fort et plus résilient qui profite à l’ensemble de la société.
Christine Mwinja (Stagiaire)