Depuis l’évasion massive à la prison centrale de Bukavu (Sud-Kivu) l’insécurité a monté d’intensité ces derniers temps dans la majeure partie de la ville. Des bandits armés volent et tuent la population civile pendant la nuit.
Toutes les trois communes de Bukavu sont en proie à l’insécurité, mais jusque-là, Ibanda et Kadutu, sont les deux communes qui enregistrent plus de victimes.
Selon certains habitants, les armes abandonnées en désordre par l’armée régulière avant la chute de la ville par le mouvement politico-militaire AFC-M23, sont aujourd’hui utilisées par les bandits qui insécurisent tout Bukavu.
Dans certains quartiers, la population exaspérée recourt à la vindicte populaire, une pratique pourtant prohibée.
Le dernier cas est celui d’un homme soupçonné d’être un bandit armé, lynché par la population ce vendredi 22 février sur l’avenue Buholo 6, dans le quartier Mosala en commune de Kadutu.
L’individu faisait partie d’un groupe de bandits qui sévissent dans cette partie de la ville, semant la terreur parmi les habitants. Ce matin, il aurait été appréhendé par des jeunes en patrouille.
La foule en colère a exigé qu’il dénonce ses complices. Face à son refus, il a été torturé puis lynché au niveau du rond-point Carrefour, toujours dans la commune de Kadutu.
Les autres membres du groupe, qui seraient originaires des quartiers d’Igoki dans le groupement de Mudusa en territoire de Kabare, de Ciriri, Buholo et d’autres zones, ont abandonné leurs armes et ont pris la fuite.
Deux armes AK-47 ont été retrouvées dans la matinée de ce jeudi vers Buholo 6 et Poinpoint, une décharge publique située au-dessus de chez Kibonge.
Les mêmes individus auraient tenté de s’introduire dans un couvent de sœurs religieuses situé à Buholo 6, mais ont été mis en échec par la vigilance des habitants du quartier.
Face à cette situation, la population appelle les autorités en place à prendre des mesures urgentes pour rétablir la sécurité dans la région et mettre hors d’état de nuire ces bandits armés.
Juvénal MUTAKATO