Sud-Kivu : les territoires de Mwenga et Kalehe en tête des cas des crimes graves contre la population commis depuis 1994

Le Groupe de travail sur la justice transitionnelle au Sud-Kivu a présenté lundi 16 décembre à Kinshasa au Fonds national des réparations des victimes (FONAREV) un rapport accablant reprenant des crimes graves commis dans la province depuis 1994. Il ressort de ce rapport que 191 incidents constituant des crimes de masse ont été recensés.

Raphaël Wekenge, coordonnateur de l’organisation Initiative congolaise pour la paix et la justice (ICJP, indique que les territoires de Kalehe et de Mwenga sont les plus touchés par ces exactions, concentrant à eux seuls près de la moitié des cas documentés.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Les auteurs présumés de ces crimes sont principalement des groupes armés non étatiques, mais également des éléments des forces de sécurité.

‹Sur le plan géographique, de ces huit territoires, la plupart des cas qui ont été répertoriés viennent de deux territoires ; à savoir Kalehe et Mwenga, donc 23% pour le territoire de Kalehe et 25% pour le territoire de Mwenga. Cela ne signifie pas qu’on a minimisé les autres territoires,›› a-t-il fait savoir.

Le rapport dresse un tableau sombre de la situation judiciaire : une large majorité des cas n’ont pas donné lieu à des poursuites judiciaires. De nombreux incidents n’ont même pas été signalés aux autorités compétentes.

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Et lorsque des plaintes ont été déposées, elles sont souvent restées lettre morte, a martelé Raphaël Wakenge.

Ces constats mettent en évidence l’urgence de mettre en œuvre des mécanismes de justice transitionnelle, tant sur le plan judiciaire que non judiciaire, afin de rompre le cycle de l’impunité et de rendre justice aux victimes.

Le Groupe de travail a recommandé à la justice de s’approprier les résultats de ce rapport de recherche pour initier les enquêtes judiciaires et renforcer les actions de la justice en faveur des victimes et des témoins des crimes de masse dans la province du Sud-Kivu.

Soulignons que ce rapport est un fruit d’une collaboration entre des organisations de la société civile et des partenaires internationaux comme Trial International et l’Ambassade britannique en République démocratique du Congo.

Rédaction

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