Sud-Kivu: les parties impliquées dans les conflits armés invitées à protéger les enfants

Plusieurs organisations de défense des droits humains de Bukavu lancent un appel à la protection des enfants en cette période des conflits armés qui persistent dans la province du Sud-Kivu. Le message est lancé à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’enfant africain, commémorée chaque année le 16 juin, depuis 1976, en mémoire du massacre des enfants de Soweto sous le régime apartheid. 

A en croire le Groupe Jérémie, une organisation non gouvernementale basée à Bukavu, cette date résonne particulièrement fort pour les enfants vivant dans les zones de conflit. Dans la province du Sud-Kivu en particulier, la recrudescence des violences armées a plongé des milliers d’enfants dans une situation alarmante, poussant certains à fuir leurs villages, parfois seuls, parfois avec leurs familles, se retrouvant dans des sites de fortune où les conditions de vie sont déplorables.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Jean-Moro Tubibu, défenseur des droits humains et animateur au sein du Groupe Jérémie, appelle que le droit à l’éducation, pourtant fondamental est aujourd’hui hors de portée pour beaucoup d’entre eux. Cela fait que les enfants se trouvent ne plus être protégés, car exposés aux différentes affres de la guerre.

« Le Groupe Jérémie remarque que le monde n’a jamais été aussi cruel que ces deux dernières années, 2024-2025. Ce sont deux années au cours desquelles les droits des enfants n’ont pas été respectés et que donc le Groupe Jérémie souhaite qu’il ait un éveil beaucoup plus aigu, que les parents pensent encore aux droits des enfants. Dans notre pays (RDC) l’enfant se trouve ne plus être bien protégé, puisqu’il est exposé aux différentes affres de la guerre. Nous avons les enfants qui sont dans les familles des déplacés qui ont été poussés à fuir leurs milliers pour être accueillis dans d’autres familles et qui sont aussi malheureusement dans des conditions précaires. En cette période de crise, nos enfants sont victimes, ils ne méritent pas ça, nous pensons qu’une nation, qu’une famille qui aime ses enfants les protège contre toutes les attaques, les intempéries…, » indique Jean-Moro Tubibu, animateur au Groupe Jérémie.

Même message du coordonnateur de l’Asbl Vijana Shujaa, Héritier Mutimanwa. Ce jeune défenseur des droits humains invite lui les parties belligérantes au conflit, les parents et tout autre acteur, à bien protéger les enfants contre toutes les opérations militaires en province.

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 » Je profite de cette occasion pour rappeler que l’encadrement des enfants en cette période devrait constituer l’urgence des urgences. Nous demandons aux parties au conflit de se dépasser pour pouvoir tenir en compte de l’inviolabilité des lieux éducatifs, tel que tous qu’on a vit la fois passé à Funu, on a vit les images des enfants qui sont sous les bancs pendant que les balles créditaient, encore les balles avaient retentis à 10h pendant les heures de cours,  à cette heure les enfants sont sensés être à la récréation. Deuxième chose, ce qui s’est passé ce weekend à Kabare, un enfant est mort et plusieurs enfants étaient blessés, voilà que les parties au conflit n’ont pas tenu compte de l’inviolabilité des lieux éducatifs, n’ont pas tenu compte qu’ils doivent protéger en toute urgence peu importe la situation un enfant, surtout que ces enfant étaient en uniforme scolaire, ces enfants méritaient un minimum de protection, » regrette Héritier M.

Nos deux sources soulignent que les enfants martyrisés avec des coups de balles, imposés à vivre des scènes de violences n’ont rien avoir avec ce conflit, d’où l’importance et l’urgence de les protéger.

Face à cette situation désastreuse, il est donc crucial de continuer à soutenir les actions visant à assurer la protection des enfants à l’Est de la République démocratique du Congo, et au Sud-Kivu en particulier afin de leur garantir un environnement sur et protecteur.

Cette année la Journée de l’enfant africain a été célébrée sous le thème: « Planification et budgétisation des droits de l’enfant: progrès depuis 2010 ».

Gabriel ACIRUSHOLIRE et Elvine CIZA (stagiaire)

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