Le monde entier célèbre, ce mardi 22 mai 2018, la journée mondiale de la Biodiversité. A cette occasion, la Société civile environnementale du Sud-Kivu avertit le monde sur les risques d’un Zéro écosystème protégé et zéro biodiversité conservé en RDC les années à venir. Il appelle le gouvernement à plus de responsabilité pour maintenir l’équilibre.
« Célébration de 25 ans d’action sur la biodiversité », est le thème sous lequel a été célébrée la journée mondiale de la biodiversité ce 22 mai. Il s’agit, d’après Josué Aruna, Coordonnateur de la Société civile environnementale et agro-rurale du Congo au Sud-Kivu, de faire un bilan d’évaluation sur ce qui a été fait, ce qui reste à faire et comment y arriver.
La situation actuelle en RDC est encore loin des objectifs de la Convention sur la Diversité Biologique qui a été entérinée par les Nations Unies et à laquelle la RDC a adhéré. Le niveau d’application des textes et l’exploitation anarchique des ressources naturelles pour des fins économiques constituent des blocages dans la protection de la biodiversité.
« Quand on évalue le bilan par rapport au niveau des engagements de notre pays, que ce soit au niveau de la convention, que ce soit au niveau des instruments juridiques, avec la loi sur la conservation de la biodiversité récemment promulguée, le niveau d’application pose un problème. En plus de cela, vous savez ce qui se passe aujourd’hui au parc national de Virunga, au parc de Salonga où on parle de la désaffectation de ces sites pour des fins d’exploitation des minerais et de pétrole et aussi pour des fins politiques », explique regrette le coordonnateur.
Pour lui, les conséquences de cette situation demeurent de grands soucis pour plus d’un citoyen congolais. A l’allure où vont les choses, souligne-t-il, les amis de la nature craignent que les intérêts économiques ne prennent le dessus sur l’intérêt capital de la biodiversité.
« La découverte actuelle des minerais dans le rift albertin et des hydrocarbures dans la bande du rift albertin nous conduirait à une situation selon laquelle où on va enregistrer zéro écosystème protégé et zéro biodiversité conservée. L’exploitation minière et l’exploitation du pétrole ne vont contribuer à la protection de la biodiversité mais vont rendre les écosystèmes incapables de nous fournir les services rendus par la nature à la communauté », s’indigne Aruna.
Il appelle le gouvernement congolais à se ressaisir pour sauver encore ce qui reste à sauver.
Au Sud-Kivu, cela devrait se faire par la mise en œuvre des engagements et les recommandations issues du dernier forum de haut niveau sur le Kahuzi Biega. Le lac Kivu, le lac Tanganyika, la rivière Ruzizi, la réserve naturelle d’Itombwe sont les grandes richesses incomparables à conserver pour une vie meilleure des générations futures, renchérit-il.
Il insiste, par ailleurs, sur l’implication de tout un chacun dans la conservation de la biodiversité qui n’est pas seulement la tâche du seul gouvernement congolais mais aussi de la population.
A l’en croire, tous les congolais devraient prendre conscience du bien-fondé de la richesse que regorge la République Démocratique du Congo à travers sa flore et sa faune. Cela devrait se faire à travers une bonne gestion des déchets et matières non dégradables, mais aussi éviter de couper les arbres en désordre.
Alfred Mukengere