Cela était prévisible ces dernières semaines. Le secrétaire national de l’Union pour la nation congolaise, UNC, Sam Bokolombe, a enfin déposé sa démission au poste de secrétaire national en charge de la justice et de la bonne gouvernance le samedi 11 mars 2017.
La décision a été prise « pour des raisons personnelles » a indiqué Sam Bokolombe. Toutefois, il affirme rester membre du parti Union pour la nation congolaise.
En effet, selon la loi congolaise, un député qui démissionne de son parti perd également son siège au parlement. Il le conserve, toutefois, au cas où il est exclu.
Attaques contre son parti pour se faire exclure
Depuis la mise en place du gouvernement Badibanga, nombreux cadres de l’UNC se sont senti frustrés car n’ayant pas été désigné ministres. Ils reprochaient à Vital Kamerhe d’avoir favorisé ses frères de l’Est et ses amis qui ont été investi dans le nouveau gouvernement.
“C’est inacceptable qu’on commence aujourd’hui à prendre position contre le parti ou contre son président tout simplement parce qu’on n’a pas été nommé ministre,…, Est-ce que ces gens qui critiquent, sont venus à l’UNC pour chercher des postes ou pour travailler pour l’intérêt du peuple avec un programme. Et c’est étonnant que ça soit les mêmes ceux qui sont déjà quelque part qui revendiquent, au détriment des autres qui n’ont encore rien”, a insisté Vital Kamerhe, invitant les cadres qui veulent quitter le parti à démissionner librement.
Sam Bokolombe est, en effet, l’un des principaux concernés par ce message de Kamerhe.
Depuis plusieurs jours, il s’attaque publiquement, sur le réseau social « Tweeter », au chef de son parti le traitant entre autre de Kabiliste et de tribaliste.
Des attaques qui sont, en effet, bien réfléchies. Car, s’il parvient à conserver son poste au parlement en demeurant simple membre de l’UNC, le désormais ancien secrétaire national de l’UNC sait qu’il n’est toujours pas libre d’adhérer dans un autre camp.
Alors il essaie de pousser loin le bouchon. « La sorcellerie c’est lorsque, pour espérer sortir du gouffre, un kabiliste, sans rire, propose ses bons offices aux ailes du Rassemblement », a-t-il tweeter faisant allusion à la déclaration de Vital Kamerhe qui offrait ses bons offices pour la réunification du Rassemblement de l’opposition, une grande plateforme construite fin 2016 autours d’Etienne Tshisekedi, opposant historique décédé en février à Bruxelles, et de Moïse Katumbi, ancien gouverneur du Katanga. Cette plateforme connait une crise interne de leadership depuis la disparition de Tshisekedi.
La sorcellerie c'est lorsque, pour espérer sortir du gouffre, un kabiliste, sans rire, propose ses bons offices aux ailes du Rassemblement.
— Sam Bokolombe Batuli (@SamBokolombeBat) March 13, 2017
Et, dans un autre tweet il a prévenu qu’il est loin de s’arrêter. « Mes tweets auraient le vice de provoquer des injures. Alors, vous en aurez jusqu’à ce que le propriétaire de cette boutique à injures ferme », a dit Sam Bokolombe.
Mes tweets auraient le vice de provoquer des injures. Alors, vous en aurez jusqu'à ce que le propriétaire de cette boutique à injures ferme.
— Sam Bokolombe Batuli (@SamBokolombeBat) March 13, 2017
Du côté de l’UNC, c’est un silence radio pour le moment.
Mais il est clair qu’en restant à l’UNC tout en injuriant le même parti et ses responsables, Sam Bokolombe ne cherche qu’une chose par ses propos provocateurs : son exclusion définitive du parti. Celle-ci pourra lui permettre de conserver son fauteuil au parlement et conclure de nouvelles alliances politiques en dehors de Kamerhe.
Le Rassemblement, sa nouvelle préférence?
A voir ses tweet, on peut s’imaginer la nouvelle préférence de Bokolombe : le « Rassemblement ». C’est pour le Rassemblement, en fait, que battrait son cœur pour le moment.
Sam se voit d’une manière ou d’une autre au Rassemblement aux côtés de Félix Tshisekedi et de Pierre Lumbi, élue à la tête de cette plateforme. « Avec le nouvel attelage du Rassop j’entends voir se définir et s’imposer une nouvelle politique plus responsable quant à la sortie de crise », s’est réjoui Sam Bokolombe.
Mais ce qui est sur, le député a affirmé ne pouvoir adhérer à un autre parti. « Pas d’adhésion à un autre parti. La demande politique est forte. Avec des compatriotes, un parti porteur de notre vision politique naîtra » , a-t-il assuré, toujours dans un tweet, le 5 mars dernier.
Pas d'adhésion à un autre parti. La demande politique est forte. Avec des compatriotes, un parti porteur de notre vision politique naîtra.
— Sam Bokolombe Batuli (@SamBokolombeBat) March 5, 2017
Evariste Murhula
Lire aussi: UNC: Crise entre Kamerhe et Sam Bokolombe, secrétaire national de son parti
Triste cet opportunisme! Ce gars je le croyais un peu plus intelligent!
Bokolombe c’est un imbecile . VK à reçu des mauvais coups mais il reste le plus fort. Il est le visionnaire et raisonnable dans toutes ses prises de position. Il a aussi une base réelle au niveau national.
Les autres ne sont que des musiciens des médias sans base électorale.