Les activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, ont été officiellement suspendues ce lundi 27 octobre 2025 par le parquet de grande instance de Kinshasa/Gombe, sur saisine du ministère de l’Intérieur.
Cette décision, rendue publique par un communiqué du procureur général, met un frein aux opérations du parti accusé de « complicité présumée avec le M23 » et de « trouble à l’ordre public ».
Cette mesure conservatoire s’appuie sur l’article 29 de la loi n°04/002 du 15 mars 2004 sur les partis politiques, qui autorise une suspension provisoire en cas de menaces à la sécurité nationale. Le PPRD, déjà suspendu administrativement en avril 2025 (et levé unilatéralement par le parti en mai après 18 jours), fait face à de nouvelles enquêtes pour « financement occulte de rébellions » et « propagande anti-gouvernementale ».
Des perquisitions récentes à des sièges du parti ont saisi documents et matériels, selon des sources judiciaires, selon Le Potentiel. Le ministère de la Justice, dirigé par Constant Mutamba, justifie cette étape par le « retour provocateur de Kabila à Goma » en avril, ville sous contrôle M23, et le « silence complice » du PPRD face aux avancées du groupe armé rwando-congolais dans l’Est.
Dans le communiqué publié, le PPRD est accusé de ne pas condamné les actes criminels du Rwanda et du M23: ‹‹ Le parti n’a jamais condamné le M23, ni le rôle du Rwanda, ce qui s’apparente à une attitude ambiguë menaçant la stabilité, ›› lit-on dans le communiqué.
Des poursuites pénales contre Kabila et des cadres sont envisagées pour « haute trahison » et « association de malfaiteurs ». Le PPRD, par la voix de son secrétaire général adjoint Ferdinand Kambere, dénonce une « persécution politique » visant à « étouffer l’opposition », poursuit ce média.
‹‹ C’est une décision arbitraire pour masquer les échecs sécuritaires du régime Tshisekedi. Nous contestons devant les tribunaux et reprenons nos activités légitimes, » a-t-il réagi.
Le parti, qui revendique 5 millions de militants, avait déjà subi une suspension médiatique en juin par le CSAC pour « discours haineux ».
Cette suspension, valable 15 jours renouvelables, intervient dans un climat tendu, le PPRD boycotte les institutions depuis 2023, et des manifestations pro-Kabila ont été dispersées à Kinshasa. Elle pourrait s’étendre si les enquêtes confirment des liens avec le M23, renforçant la mainmise du pouvoir sur l’opposition dans la perspective des élections locales.
Rédaction


