RDC/ peine de mort :le Cardinal F. Ambongo s’y oppose

Fridolin Ambongo, Archevêque métropolitain de Kinshasa, estime que la RDC a fait un pas en arrière avec la levée du moratoire sur la peine de mort concernant certains chefs d’accusations. Le Cardinal Ambongo l’a dit au cours d’un entretien sur la télévision Catholique, KTO.

Cette réaction intervient quelques jours après la publication d’une note circulaire du ministère de la justice et garde des sceaux levant le moratoire sur la peine de mort concernant quelques chefs d’accusations.

Pour le cardinal Fridolin Ambongo, la RDC fait un pas en arrière.

« C’est un pas en arrière, je ne trouve pas qu’un gouvernement vraiment responsable puisse lever une telle option pour punir des gens qu’on appellerait des traîtres. Quand je prends la réalité de chez nous au Congo, les grands traîtres à la patrie se sont justement ceux qui sont au pouvoir, dès lors qu’ils ne servent pas l’intérêt du peuple, mais ce sont eux qu’on doit commencer à considérer comme des traîtres parce qu’ils n’assument pas le rôle pour lequel ils ont reçu les charges, c’est-à-dire, service à la population, », a martelé l’archevêque de Kinshasa.

Et d’ajouter :

« Je ne souhaiterais pas qu’on profite d’une notion floue des traîtres pour des règlements des comptes sur le plan politique, ».

En RDC, la peine de mort sera désormais exécutée après toute condamnation judiciaire concernant les griefs ci-après : association des malfaiteurs, trahison, espionnage, participation à des bandes armées, participation à un mouvement insurrectionnel, crime contre l’humanité, complot militaire, rébellion, etc.

Cette décision a été également commentée négativement par le Docteur Denis Mukwenge. Dans un tweeter ce samedi 16 mars, le candidat à l’élection présidentielle du 20 décembre 2023 a qualifié ladite mesure comme étant inconstitutionnelle et témoigne d’une dérive autoritaire préoccupante.

“La levée du moratoire sur l’exécution de la peine de mort est inconstitutionnelle et illustre une dérive autoritaire et un recul inquiétant du système de protection national des droits humains,” a-t-il écrit.

Depuis la publication de cette circulaire, plusieurs réactions fusent de partout au pays. Certains soutiennent le rétablissement de la peine de mort, tandis que les autres s’y opposent et pensent que la décision viole la constitution notamment à ces articles 16 et 61.

Juvénal MUTAKATO

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