Le retour aux affaires dans l’armée congolaise du Général John Numbi été élevé, le weekend dernier, au poste d’Inspecteur général des FARDC suscite indignations et spéculations au sein de l’opinion nationale au regard des charges en justice qui pèsent contre lui. Parmi les réactions à cette nomination, il faut noter celles des défenseurs des droits humains dans la province du Sud-Kivu. Pour eux, cette nomination est un non-événement tenant compte de la responsabilité du nominé dans l’affaire « assassinat du défenseur des droits humains Floribert Tchebeya ».
« Je suis parmi les défenseurs des droits de l’homme qui ont suivi l’évolution du dossier de Floribet Tchebeya, et nous nous pensons que jusqu’aujourd’hui pèsent sur le général Numbi l’assassinat de Floribet Tshebeya. Et donc, pour les défenseurs de droit de l’homme, aux regards des charges reconduire ou réhabiliter John Numbi, c’est une provocation. Nous nous pensons que ce n’est pas le moment pour le chef de l’Etat de pouvoir se mettre à provoquer les défenseurs de droit de l’homme. Provoquer les acteurs de la société civile, provoquer les congolais et même la communauté internationale », s’indigne Raphael Wakenge, Coordinateur de l’Initiative congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP)
L’ONG Voix des sans Voix à laquelle appartenait le feu Floribert Thebeya n’a pas manqué à condamner cette façon de faire du gouvernement congolais. Pour Rostin Manketa, Président de la Voix des sans Voix, « la nomination de John Numbi au poste d’inspecteur de l’armée revient à promouvoir l’impunité », a-t-il déclaré dans un entretien avec Léa-Lisa Westerhoff, journaliste de la RFI.
Le Général John Numbi est poursuivi par la justice pour implication dans le double assassinat de Floribert Tchebeya et Fidèle Bazana, deux défenseurs des droits humains assassinés en juillet 2010, après un rendez-vous au siège de la police.
Il a été suspendu de ses fonctions de Chef de la police congolaise peu après cet événement, vient d’être reconduit aujourd’hui dans l’armée par le Président de la République, Joseph Kabila.
Evariste Murhula