« Ne radicalisez pas la jeunesse congolaise dans la violence », avertit Bienvenu Karhakubwa

S’adressant aux dirigeants congolais, le Chercheur en paix et gouvernance, Bienvenu Karhakubwa voit dans l’interdiction des manifestations pacifiques et la répression par des moyens disproportionnés des manifestants pacifiques le risque de  radicaliser la jeunesse dans une violence en République démocratique du Congo.

« Il est très dangereux pour le pays, la région et toute l’humanité que les autorités publiques continuent à multiplier des actes et actions de nature à radicaliser la jeunesse congolaise, qui souffrent déjà du chômage à plus de 75% et qui vit dans un environnement envahi par des groupes et mouvements armés dont certains recourent à modes opératoires  terroristes » a-t-il déploré vendredi 09 mars, lors de la présentation publique des résultats d’une étude portant sur la paix et liberté pendant les élections pour un processus électoral libre, crédible et apaisé.

Il interpelle les dirigeants congolais à sursoir la répression des manifestants pacifiques mais aussi à la communauté internationale de veiller à sa mission principale de promotion de la paix dans le monde.

« Les autorités congolaises devront s’interdire d’interdire les manifestations pacifiques et si répression il y a, ne pas user des forces disproportionnées. Non seulement elles devront se sentir interpellées par rapport à cela, mais aussi l’organisation des nations unies dont la mission principale est de promouvoir (veiller sur) la paix et la sécurité sur notre planète », a-t-il recommandé.

Karhakubwa redoute que le recours à la force pour interdire les manifestations pacifiques n’entrave la campagne électorale pour les candidats et gâcher ainsi le processus.

« En cette année électorale, pour un processus électoral libre, crédible et apaisé,  l’interdiction de manifestations pacifiques et la répression par des forces disproportionnées de la part de la police devraient s’éloigner de notre pays, car, enfin, comment les uns et les autres feront leur campagne électorale s’il en demeure ainsi? », s’est-il interrogé devant son assistance.

Cet appel fait au pouvoir se justifie par l’analyse de l’enquête dont le Chercheur donne ci-dessous la quintessence.

« L’étude avance que: (1) c’est respecter les droits et libertés garantis par la constitution, (2) c’est pour éviter d’aigrir et de radicaliser la jeunesse congolaise dans la violence, (3) c’est pour permettre aux citoyens et différentes structures de s’exprimer librement pendant le processus électoral, (4) c’est pour favoriser l’expression libre du peuple et soigner l’image du pays, (5) c’est pour être en harmonie avec les instruments juridiques tant nationaux qu’internationaux, (6) c’est pour encourager la participation active et pacifique des citoyens au processus électoral, ( 7) c’est pour construire la confiance entre parties prenantes au processus et éviter la fossé entre dirigeants et diriges, (8) c’est parce qu’il est facile d’encadrer une manifestation pacifique que de la réprimer, etc. », a-t-il souligné.

En rappel, l’étude menée dans la province du Sud-Kivu par des acteurs de la société civile, des jeunes des mouvements citoyens et des assistants de liaison communautaire de la MONUSCO, sous la direction du chercheur Bienvenu Karhakubwa.

Jean-Marie Mulume

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