Le mot d’ordre d’observer deux journées, jeudi 21 et vendredi 22 décembre 2017 sans travail, a été respecté par les habitants de Hauts-plateaux du territoire de Kalehe. Lancé par la Société civile de Numbi, l’appel consiste à exiger au gouvernement congolais d’assurer la sécurité des populations et leurs biens dans cette partie de la province du Sud-Kivu en proie à l’activisme des groupes armés.
Les écoles, boutiques, magasins,…n’ont pas ouvert les portes toute la journée de jeudi. Des sources proches de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) section de Numbi, affirment avoir interdit à leurs membres d’exercer pendant les deux journées en guise d’exprimer, avec tous les habitants, leur souffrance et dénoncer les exactions des groupes armés commises dont ils sont victimes.
Ce vendredi, affirment nos sources, la cité de Numbi s’est réveillé sous une atmosphère austère. Les habitants sont restés dans leurs maisons, les creuseurs de minerais dans leurs gites.
« Le marché n’a pas reçu de vendeur ni client, la population est sévèrement fâchée contre l’insécurité lui imposée par les miliciens actifs dans notre contrée. Les autorités doivent comprendre que nous en avons marre avec abus des groupes armés », a confirmé Fidèle Muneba, activiste des droits humains à Lumbishi.
Même son de cloche au sein de la Société civile locale qui, à travers cette action, entend exprimer les tourments de la population et espérer à une réponse favorable du gouvernement congolais.
« Dans le cadre d’exprimer notre souffrance, nous avons décrété jeudi et vendredi sans travail dans le cadre d’exprimer nos désidérata au gouvernement congolais afin que la sécurité nous soit garantie. Les activités socio-économiques, sanitaires, scolaires sont paralysées partout dans les hauts plateaux de Kalehe à Numbi, Lumbishi, Kavumu, Shandje, Murhambi,… », a confirmé à radio maendeleo, Richard Nsengimana, président de la Société civile de Numbi.
Les villages Numbi, Lumbishi, Kavumu, Shandje et Murhambi sont situés dans les hauts-plateaux de Kalehe, une partie riche en minerais où plusieurs groupes armés (miliciens Mai-Mai) sont actifs. Sur le plan sécuritaire, ceux-ci désolent régulièrement la population dont le cas le plus récent s’inscrit dans la nuit de mardi 19 décembre dernier. Les assaillants, déroutés par les Forces de l’armée congolaise (FARDC), ont laissé des tracts exigeant à la population plus de 2000 dollars américains avant fin décembre, faute de quoi une vingtaine des personnes ciblées n’échapperont à l’épée.
Jean-Marie Mulume
Bonne information