Les enseignants de Kalehe (Sud-Kivu) totalisent trois mois d’impayement de leurs salaires. Cette situation met ces enseignants dans des conditions difficiles, ont indiqué certains qui se sont confiés à nous ce mardi 7 octobre.
La situation serait due à l’insécurité dans la région liée à la guerre entre les Forces armées congolaises et les troupes de l’AFC/M23, appuyés par leurs alliés respectifs, qui empêche le paiement via la Caritas ainsi que les banques bloquées sur décision de Kinshasa.
La situation touche notamment les enseignants de la sous-division Kalehe 2, qui sont actuellement dans l’impossibilité de répondre aux besoins primaires de leur famille.
À la recherche du pain quotidien, certains s’absentent aux cours pour tenter de chercher à ailleurs, relève l’un d’eux.
« Ces enseignants traversent un moment très difficile, car, ils totalisent actuellement trois mois sans percevoir leur salaire. Beaucoup de ces enseignants commencent à boycotter les activités scolaires. Par exemple, les enseignants déplacés, les enseignants qui ont subi des catastrophes naturelles n’ont pas de moyen pour nourrir leurs familles suite à la situation sécuritaire qu’ils traversent,» regrette cet enseignant.
Cependant, un autre enseignant de la sous-division Kalehe 1, fustige ce retard de perception de leur salaire qui entraine des conséquences sur la scolarité de leurs enfants, chassés actuellement dans les écoles pour non paiement des frais scolaires.
Celui-ci évoque également un problème lié aux frais de retrait pendant l’opération de transaction à travers le mobile money.
« La vie de l’enseignant aujourd’hui est misérable. Nous sommes incapables de supporter même la scolarité de nos enfants qui pourchassés par nos collègues. Le salaire nous arrive avec un grand retard, malheureusement avec des pénalités de retrait chez Airtel money,» déplore-t-il.
Soulignons que cette situation rend de plus en plus la vie difficile des enseignants de Kalehe, eux qui sont déjà victimes des atrocités liées à la guerre, et affecte négativement à l’année scolaire en cours.
Ils lancent un cri d’alarme auprès des partenaires éducatifs pour une solution à cette situation, avant qu’ils déclenchent la grève.
Nelson KITUMAINI


