Insécurité : Les forces-vives du Sud-Kivu décrètent une journée ville-morte mardi 20 février

Les forces sociales et politiques de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo se disent préoccupées par la recrudescence de l’insécurité dans la province. Pour compatir avec les familles éprouvées, les forces vives appellent à observer une journée ville-morte mardi 20 février prochain dans toute la province du Sud-Kivu. Par cette action, les organisateurs entendent rappeler aux dirigeants congolais la mission d’un Etat de protéger ses citoyens.

« Depuis près de quatre mois, la situation sécuritaire sur l’ensemble de la province du Sud-Kivu est précaire(…) Dans la soirée du 15/02/2018 entre 18h et 20heures, deux attaques presque simultanées sur l’avenue industrielle et à Nguba du coté Feu-vert. On a enregistré deux morts, cinq blessés, de l’argent et des biens emportés », lit-on dans une déclaration publique du 16 février.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Les signataires condamnent « une fois de plus » la violence dans laquelle la population a été réprimée par  l’armée et la police alors qu’elle exprimait sa contrariété face à cette insécurité.

« Le matin de ce 16/02/2018, la population de Bukavu a tenté de manifester son mécontentement face à cette insécurité en barricadant certaines routes. Les forces dites de l’ordre y ont répondu par une violence sans mesure avec arme létale et non létale, alourdissant malheureusement les bilans des victimes. Les policiers intervenant à Nguba se sont même livrés aux pillages des boutiques », déplorent-ils.

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Selon eux, la destruction des habitations et l’expulsion des plusieurs centaines de familles assombrit davantage la situation sociale et sécuritaire des populations.

« A cette situation s’ajoute un état humanitaire et foncier préoccupant à Mbobero, provoqué par la volonté d’un seul citoyen, Mr Joseph Kabila qui a délogé plus de deux cents familles et les a jetées dans la rue (…) La cacophonie créée expressément dans les instituts supérieurs et universités par la mesure du gouvernement qui a troublé la paix dans le milieu académique à Bukavu », ajoutent-ils.

Ils condamnent le silence du gouvernement provincial qui, face au climat tendu dans la ville endeuillée depuis la soirée du 16 février, s’est déplacé pour un « pic Nic » dans un territoire.

« Devant ce tableau sombre (…) plutôt que de s’occuper de la situation tendue dans la ville de Bukavu depuis le matin, le gouverneur Nyamugabo a choisi d’aller faire son Pic-Nic à Kalehe avec son gouvernement », affirment-ils.

Les forces-vives du Sud-Kivu, « pour pleurer ces morts innocents et rappeler au gouvernement la mission principale de l’Etat qu’est la sécurité des citoyens » appellent la population à observer une journée ville-morte sur l’ensemble de la province, mardi 20/02/2018.

Les signataires invitent, par la même occasion, le peuple à la marche pacifique des chrétiens du dimanche 25 février 2018 qui partira de toutes les paroisses à partir de 12heures.

JM Mulume

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