Le Rwanda a une nouvelle fois insisté sur sa volonté de paix, tout en exprimant ses inquiétudes face à la présence continue des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) sur le territoire congolais. C’était lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations-Unies consacrée à la situation dans la région des Grands Lacs, ce lundi 13 octobre.
Le représentant permanent du Rwanda à l’ONU, Martin Ngoga, a défendu la position de son pays et rappeler les efforts déjà engagés dans le cadre du processus de Washington, soutenu par les États-Unis, le Qatar et l’Union africaine.
« Il y a un accord entre les deux pays que nous avons conclu dans le cadre de nos compétences souveraines, aidés par les États-Unis et le Qatar, qui continuent à nous accompagner, tout comme l’Union africaine. Nous avons besoin de votre appui et demandons que ce processus ne soit ni détourné ni affaibli, » a déclaré le diplomate rwandais.
Cependant, dans son intervention, Martin Ngoga a mis en avant la menace existentielle que représentent encore les FDLR pour le Rwanda. Il a rappelé que ce mouvement, impliqué dans le génocide de 1994, continue selon lui à nourrir une idéologie dangereuse.
« Leur intention déclarée est de reproduire ce drame, » a-t-il soutenu.
Le diplomate a aussi évoqué la situation des réfugiés rwandais vivant dans des camps depuis près de trois décennies, dont de nombreux éleveurs, sans perspective de retour durable. Il a dénoncé des attaques contre des civils dans la région de Minembwe et des discours de haine visant les Tutsis dans certaines zones d’Uvira et d’autres localités de l’Est de la RDC.
Martin Ngoga a insisté sur la nécessité d’une harmonisation des efforts diplomatiques pour préserver la dynamique de paix initiée à Washington. Selon lui, toute tentative de politiser ou de détourner ce processus risquerait d’affaiblir les avancées obtenues jusqu’ici.
Le Rwanda dit vouloir rester fidèle à ses engagements pris devant le Conseil de sécurité, mais appelle la communauté internationale à reconnaître clairement les menaces qui continuent de peser sur sa sécurité nationale.
« Le Rwanda est attaché à la paix, mais la paix ne peut exister sans sécurité, » a conclu son représentant.
Cette prise de parole intervient dans un contexte de tensions persistantes entre Kigali et Kinshasa, malgré les efforts diplomatiques entrepris ces derniers mois pour rapprocher les deux capitales et consolider la paix dans la région des Grands Lacs, secouée par une spirale de violence pendant plusieurs décennies.
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