Bukavu : Première projection du film “empire du silence”, des profondes émotions des spectateurs rapportées

Le film “empire du silence” du réalisateur Belge Thierry Michel a été projeté en images lumineuses le mardi 30 août 2022 au collège Alfajiri.

Sur place, plusieurs habitants curieux composés des différentes couches sociales ont abandonné leurs activités pour s’offrir l’opportunité de regarder le contenu de ce film axé sur l’impunité des criminels des guerres, massacres et tueries perpétrés pendant plus de 25 ans en République Démocratique du Congo (RDC).

Lors de la dite projection, plusieurs séquences des images audiovisuelles étaient sensibles, c’est-à-dire pas faciles à digérer pour certains spectateurs vu leur caractère atroce et révélateur des lourdes vérités.

Ainsi à ce lieu, sur les visages des certains ont pouvait lire de l’émotion, un déséquilibre, une frustration, voire une tendance révolutionnaire.

Après la projection du film, les spectateurs ont tout de même témoigné de l’importance de faire connaître cette réalisation.

“Personnellement je note que l’image est un outil fort et approprié pour aborder les tabous, les stéréotypes et lever la confusion sur la simple définition de ce que c’est l’impunité de criminels et tout ce qui va avec. Cette façon de projeter publiquement motive à dévoiler et dégager ce lourd fardeau qui pèse dans l’esprit des victimes et exhorte les bourreaux à abandonner ces pratiques en demandant pardon et aux autorités d’appliquer la loi pénale avec toute impartialité pour que la justice et la réparation demeurent effectives” a témoigné une étudiante de L1 en droit de l’Université Officielle de Bukavu (UOB).

D’une autre part un cadre de la fondation Panzi qui a requit l’anonymat souligne que visiblement des frustrations, des colères ont été suscitées chez tout un chacun lors de la diffusion des images. Cela a été plus remarquable surtout lors des interventions du prix Nobel Dr Mukweke qui ne cesse de plaider devant l’opinion internationale pour demander justice et réparation mais aussi pour l’implantation de la justice transitionnelle dans le cadre de la lutte contre l’impunité en RDC.

“Avec la montée des cas des violences surtout contre les femmes dans l’Est de notre Pays, comment on peut défendre si l’impunité règne toujours ? Comme on peut avoir justice pour ces atrocités commises pendant que les tireurs des ficelles sont libres et occupent des postes décisionnels dans les institutions du Pays ?”. s’interroge notre source.

Signalons que des discussions autour de ce film pour clarifier à la population comment il faut réagir, comment appuyer les survivants des ces atrocités et comment continuer la campagne pour lutter contre l’impunité ont clôturé cette séance. Ces échanges ont été menés entre les parties prenantes notamment les spectateurs, les acteurs oeuvrant dans les droits de l’Homme, les acteurs de la société civile et le réalisateur Belge Thierry Michel.

Deo kulila

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