Les accidents sont devenus une coutume à Bukavu suite à l’excès de vitesse. Ces derniers entrainent parfois des cas des blessés et de mort d’hommes. Ce que dénoncent les habitants et les associations œuvrant dans le secteur de transport.
Avec les étudiants de l’Ecole technique de journalisme
« Certains chauffeurs et surtout les taximen roulent avec excès de vitesse», dénonce madame Mushagalusa, rencontrée au volant de sa jeep ce vendredi 28 juin dans la commune d’Ibanda. Elle regrette que nombreux chauffeurs mettent ainsi inutilement leur vie en danger « avec tous les risques que cela comporte ».
Flory Bachigale, est chauffeur au dépôt central médico-pharmaceutique DCMP, de l’église 8e CEPAC. Il confirme aussi qu’il roule à vive allure. Mais seulement sur des grandes routes en dehors des agglomérations, tempère-t-il. « Étant à l’extérieur du pays suite à une très longue distance, je roule à vive allure. Par exemple quand je vais en Tanzanie pour ramener un nouveau véhicule (à Bukavu ndlr)», confie Flory Bachigale.
Dans la ville de Bukavu, à l’est de la République démocratique du Congo, l’excès de vitesse est l’une des causes principales des accidents routiers. Que ça soit chez les conducteurs des véhicules ou les motocyclistes. Ce qui ne passe pas sans conséquences sur la sécurité dans la circulation routière.
« On enregistre des cas des blessures, la mort des clients, des motards ou des passants suite à l’excès de vitesse», reconnait Cito Busingisi, superviseur pour la ville de Bukavu au sein de l’Association des motocyclistes du Congo, ASNAMOC.
La police et les passants témoignent
Un responsable de la Police de circulation routière rencontré à la Place de l’indépendance confirme aussi ces faits. « L’excès de vitesse est l’une des causes des accidents chez les conducteurs des motos et véhicules à Bukavu », assure-t-il.
Au rond-point, devant le bureau de la société d’assurance, SONAS, dans la commune d’Ibanda, Namwana, la cinquantaine, descend d’un mini bus de transport en commun. Essoufflée, elle s’assoit au bord de la route se plaignant d’un malaise dû à l’excès de vitesse. « Ce chauffeur roulait très vite, on dirait qu’il fuyait la guerre. Ce qui me donne de la palpitation » raconte-t-elle.
D’autres passants disent qu’ils ne peuvent traverser la route par crainte d’être écrasés. Des piétons se sentent ainsi insécurisés, manquant de comportement surtout lorsqu’ils veulent traverser d’un coté à l’autre de la route.
« Parfois quand je suis sur le point de traverser la route et que des véhicules arrivent à vive allure je suis obligé de m’arrêter. J’attends souvent des longues minutes par peur d’être écrasé », explique David, habitant de Bukavu.
Ce que dit la loi
Pour l’Association des motocyclistes, ASNAMOC, seul le respect de la réglementation des vitesses peut conduire à mettre fin à cette pratique des conducteurs.
« Nous avons toujours dit à nos membres de rouler à une vitesse de 40 à 50 kilomètres à l’heure. Cela nous permettrait d’éradiquer cette pratique», explique Jérémie Cito Busingisi, superviseur urbain.
« Que l’Etat congolais instruise le code de la route aux conducteurs, leur apprenne les signaux routiers et sensibilise les piétons à respecter les trottoirs. Qu’il renforce aussi l’effectif des agents pour réguler la circulation», recommande pour sa part un policier de la circulation routière basé au rond-point du marché à Nyawera.
Selon l’article 18 du code de la route en RDC, dans les centres villes, les chauffeurs ne peuvent pas rouler à plus de 60 kilomètres à l’heure.
« (…) La vitesse est limitée, pour tout véhicule, à 60 Km. à l’heure,…», précise le premier alinéa de l’article.
En cas d’excès de vitesse, « la sanction est de 50 à 100 dollars américains », conclut un agent de la police de Bukavu.
Par :
Kaningini Kasongo Etienne
Shamavu Barhakengera Pascal
Balezi Murhimanya Alfred
Kalamo Sanzira Eugide
Cirimwami Murhula Samuel
Namusihe Jolie