La tension est tendue depuis ce matin à Bukavu dans la province du Sud Kivu. La marche de la société civile pour exiger les élections avant la fin 2017 a été dispersée par la police.
Tirs des balles lacrymogènes, tirs de sommation avec des balles réels, matraques sur des manifestants, la marche pacifique a été réprimée dans la violence.
Selon le président de la société civile, Me Patient Bashombe, cette marche qui avait pour but d’exiger les élections était organisée conformément à la constitution. Le maire de la ville ainsi que d’autres autorités étaient informés de sa tenue dans le temps.
« Nous avons adressé la correspondance pour informer le Maire de la ville depuis le jeudi (27 juillet) », précise le président de la société civile.
Il confirme aussi avoir eu de nombreux entretiens avec le maire de la ville au sujet de cette marche depuis le jeudi.
« A 18 heures hier au téléphone le maire me dit qu’on devait changer d’itinéraire. Je lui ai dit non, on ne peut plus changer d’itinéraires à la veille. Et tu me le dit oralement. Tu aurais dû me faire une correspondance. Vous êtes une autorité administrative, écrivez moi par écrit », ajoute Me Bashombe.
Les tractations vont se poursuivre jusque tard dans la soirée avec le gouverneur de province. Des échanges entre le gouverneur et le bureau provincial de la société civile qui vont durer une heure et trente minutes.
« Parce qu’ils me disaient qu’ils ne seraient pas en mesure de contenir toute la foule, nous nous sommes convenus qu’au lieu de 10 heures nous quittions à 9 heures trente. Parce que là les gens ne seront pas nombreux, les autres devaient nous rencontrer en cours de route, chemin faisant »,
Mais la surprise pour le président du bureau de coordination de la société civile ne viendra que le matin de ce lundi 31 août à quelques heures de la marche.
« Ce matin vers 7 heures j’ai commencé à recevoir des appels comme quoi la RTNC (média public) a diffusé une information que le maire de la ville a interdit cette marche. J’appelle le maire de la ville il ne décroche pas », s’étonne Me Patient Bashombe.
La marche qui a commencée à 9 heures à la Place de l’indépendance a été dispersée à quelques mètres seulement, au rond-point feu rouge.
Les manifestants qui se sont regroupés plus tard au à quelques mètres du bureau de la CENI (Commission électorale indépendante), point de chute de la manifestation, ont aussi été dispersés pendant plusieurs heures.
Prince Murhula