Les habitants de Bukavu (Sud-Kivu) subissent une pénurie alimentaire depuis près de quatre mois maintenant. Cette situation perturbe les habitudes alimentaires dans plusieurs ménages. De ce fait, les habitants sont appelés à consommer les produits locaux selon leur moyen financier, en privilégiant les produits légumineux pour éviter la malnutrition, recommande Yohari Nana, coordinatrice nationale du mouvement des Jeunes leaders pour la nutrition (JLN), joint par notre rédaction ce mercredi 11 juin.
Les produits alimentaires consommés dans la ville de Bukavu proviennent de l’étranger et des territoires. Depuis l’occupation de Bukavu par les troupes de la rébellion de l’AFC/M23 à la mi-février, les habitants font face à une pénurie en nourriture plongeant certains ménages dans une crise alimentaire accrue.
Certains produits consommés ne sont plus sur le marché. Leur rareté pourrait occasionner d’énormes conséquences sur la santé des citoyens, craint Yohari Nana, une nutritionniste. Pour combattre certaines maladies qui peuvent en découler, la coordinatrice du mouvement des Jeunes leaders pour la nutrition recommande aux familles de s’habituer à manger les produits accessibles sur le plan financier.
« Il y a des aliments qui devraient normalement se retrouver sur nos assiettes, tels que, les légumes, surtout pour les jeunes filles pour les aider à développer l’anémie pendant leur cycle menstruel. Les légumes doivent être là à chaque repas, car ils représentent au moins 50% de l’assiette, » rappelle-t-elle.
Et de poursuivre: « il est important de valoriser les aliments locaux qui sont accessibles sur le plan financier. Avec 500, 1000 franc congolais vous pouvez acheter des légumes (Sombe, Bishusha), qui sont riches en protéines. Mangeons selon nos moyens actuels en respectant les normes nutritionnelles,».
Il faut noter que la détérioration de la situation sécuritaire dans la région a exacerbé la situation socio-économique de plusieurs ménages de la ville de Bukavu. Certaines familles peinent à tenir les deux bouts du mois. Un fait qui devrait interpeller les parties impliquées dans le conflit actuel à s’investir activement et sérieusement pour un retour durable de la paix, renchérit Yohari Nana.
Gabriel ACIRUSHOKOLIRE