Sud-Kivu : Les pires formes de travail des enfants, une fille de 17 ans témoigne

Pendant que le monde entier célèbre la journée mondiale contre le travail des enfants ce 12 juin, certains entre eux continuent à travailler pour subvenir à leurs besoins quotidiens malgré qu’ils sont mal payés et d’autres sans salaire. Ces derniers sont issus de familles pauvres, les autres sont des orphelins et ne trouvent aucun autre moyen à part celui de se livrer à n’importe quel travaille pour leur bien-être et parfois celui de leur familles.

Dans certains coins de la ville de Bukavu, certains adultes exploitent les enfants sans aucun salaire. Ils leurs rassurent juste le loyer et la restauration sans se rendre compte des autres besoins quotidiens de ces enfants.

C’est le cas d’une fille de 17 ans, qui travaille depuis deux ans dans une de boite de nuit de la place qui nous a livré son témoignage.

« Il y a deux ans que j’ai commencé à travailler. Suis déjà passer dans trois boites mais aucun gérant ne me paye. Il nous rassure juste le manger et le loyer. Je travaille comme servante de la boisson pendant la nuit et je fais la lessive quelques fois pendant la journée tout en respectant l’horaire… » Raconte Salome, rencontrée dans une des boites de nuit à un lieu communément appelé « essence »

Pour elle, ne pas être payé ne l’affecte pas trop parce qu’à partir de son “boulot”, elle trouve facilement des hommes en se prostituant. L’argent qu’elle gagne de la prostitution, dit-elle, elle l’amène à sa mère veuve et ses deux petites sœurs.

“Nepas me payer c’est mauvais oui, mais je n’ai pas de choix”, indique-t-elle. Mais le patron du bistrot a imposé une règle pour profiter des filles dont des mineures qui fréquentent ce lieu.

” Une fille qui ne travaille pas ici n’a pas le droit de se faire un homme dans cette boite si elle n’est pas venu avec lui… je me fais belle pour ne pas manquer un homme avec qui coucher pour gagner quelque chose à amener à ma famille… ».

Soulignons que l’exploitation sexuelle des mineures ou le fait même d’abriter des enfants à des fins sexuels est puni par la loi en République démocratique du Congo.

A noter qu’en 2019, l’Organisation internationale du Travail (OIT) célèbre 100 ans de progression de la justice sociale et de promotion du travail décent. Pourtant le travail des enfants est présent dans pratiquement tous les secteurs. Un défi de plus que notre pays doit relever, selon certains analystes.

Rachel Rugarabura, JRI

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