Redynamiser la consommation locale du café est la vision du jeune entrepreneur de la coopérative « Kivu Kawa » qui œuvre dans la culture du café à Beni en province du Nord-Kivu. La culture de la consommation du café local n’est pas intériorisée par la population du Kivu. Le recours au café instantané au détriment du café produit localement freine l’agro-business qui, pourtant, serait l’un de secret du développement de la république démocratique du Congo.
Avec son agro-business, le caféiculteur Denis Sangara Olame souligne que la politique devrait être orientée vers le marketing pour convaincre la population à la consommation locale du café, spécialité du Kivu à la place du café instantané importé qu’il qualifie de « résidu ».
« Le café spécialité du Kivu peut être utilisé comme du café instantané. Il suffit simplement d’outiller la population sur le mode de cuisson, sur la consommation…on a comme l’impression qu’on fait plus un travail de sensibilisation que du vrai marketing. On doit convaincre, on doit intensifier les sensibilisations du public à consommer le café », a-t-il expliqué.
D’après lui, la plupart des agriculteurs exportent le café vert. Cette exploitation qui ne dépasse pas le vingt pourcent de la chaine de valeur du café serait une perte pour eux. Kivu Kawa a pris l’initiative de transformer localement le café. Cependant, le manque de financements bloque son succès.
Si la consommation locale atteignait le 40 pourcent de la production, Olame Denis estime que les habitants et les agriculteurs y gagneraient plus.
« La vision c’est de ramener la chaine de valeur localement. Faites confiance en nos produits locaux, c’est le secret même du développement. Je ne vois pas pourquoi l’international va nous imposer le prix de ses produits comme il le fait », insiste-t-il.
Pour ce manager, la transformation locale permettra au cultivateur d’avoir un choix lors des transactions commerciales avec les internationaux. Ils demandent à d’autres jeunes d’aller vers l’agro-business pour le développement de la RDC.
Materne Nsiku