Uvira: refus catégorique d’un probable régime militaire au Sud-Kivu

La Nouvelle société civile congolaise (NSCC) d’Uvira, s’oppose fermement à l’instauration d’un état de siège dans la province du Sud-Kivu. Dans un mémorandum adressé au chef de l’État daté de ce jeudi 9 octobre, elle dénonce son inefficacité dans les provinces voisines du Nord-Kivu et d’Ituri, soulignant la militarisation excessive et les violations des droits humains.  

Ce document adressé spécialement au président de la République et à la première ministre, exprime un refus catégorique de l’instauration d’un état de siège dans la province du Sud-Kivu. prévoit d’entamer dès la semaine prochaine une série de consultations citoyennes dans la ville d’Uvira. Cette initiative vise à mobiliser la population contre l’éventuelle instauration d’un état de siège dans la région, une mesure jugée inefficace par plusieurs acteurs locaux.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Selon les signataires de ce mémo, cette mesure, censée être exceptionnelle et temporaire a été prorogée de manière excessive (plus de 80 fois, selon certains rapports) sans produire de résultats significatifs en matière de sécurité. Ces derniers parlent de l’avancée et la prise de Goma par le groupe rebelle M23 en janvier 2025, ainsi que la persistance des massacres, enlèvements et déplacements forcés de populations dans ces zones.

Ce document cite les élus locaux et la société civile qui ont dénoncé l’inefficacité de l’administration militaire: violations des droits humains; la Synergie fait également mention des condamnations d’organisations telles qu’Amnesty International, qui souligne que l’état de siège a entrainé des violations des libertés fondamentales (circulation, expression, réunion et des arrestations arbitraires).

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

La société craint que l’extension de cette mesure au Sud-Kivu n’aggrave les abus de pouvoir, ne conduise à une militarisation excessive de la gouvernance locale et n’exacerbe la crise humanitaire et socio-économique.

Pour exprimer un refus collectif à ce régime militaire,  les responsables de la NSCC ont annoncé le début des consultations qui permettront de recueillir les avis, les inquiétudes et les propositions des différentes couches sociales. Selon le coordonnateur Mafikiri Mashimango, il s’agit d’un espace de dialogue destiné à exprimer un refus collectif d’un régime militaire qui risquerait d’étouffer davantage les libertés locales.

Des réunions préparatoires se tiendront dès ce samedi, impliquant des activistes, des leaders communautaires et des défenseurs des droits humains. À travers cette démarche, le mouvement citoyen entend proposer des alternatives civiles pour la restauration de la paix et le renforcement de la gouvernance sécuritaire.

Dans les rues d’Uvira, les habitants se montrent partagés : certains saluent une initiative citoyenne courageuse, tandis que d’autres doutent de son impact réel.

Juvénal MUTAKATO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.