Uvira : 25 ans après le massacre de Katogota, le Dr Mukwege interpelle les autorités congolaises

A l’occasion des commémorations du 25e anniversaire de l’abominable massacre de Katogota, dans le territoire d’Uvira (Sud Kivu), le 14 mai dernier, le Docteur Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a interpellé les autorités congolaises, les instances régionales et les États impliqués dans la recherche d’une solution durable à ce conflit cruel qui ensanglante le sol congolais depuis déjà trois décennies, que la justice est le fondement indispensable pour conjurer la récurrence des atrocités passées.

Sur ses plateformes numériques, dont X et Facebook, Mukwege indique que ce massacre perpétré par des éléments de «l’ANC, la branche armée du RCD soutenue par le Rwanda», « nos pensées se tournent vers les victimes, toujours privées du droit au deuil et otages d’une impunité institutionnalisée, malheureusement érigée en condition préalable trompeuse pour le rétablissement de la paix en République démocratique du Congo».

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Pour ce médecin gynécologue congolais, les négociations en cours avec les «rebelles de l’AFC-M23, appuyés par l’armée Rwandaise,» sans la prise en considération de la justice transitionnelle, laissent planer le spectre d’une funeste répétition des erreurs du passé, «où des criminels de guerre ont été cyniquement récompensés par de hauts grades dans l’armée régulière et des fonctions ministérielles pour revenir administrer leurs victimes, au nom d’une paix illusoire».

« C’est pourquoi, nous interpellons avec force les autorités congolaises, les instances régionales et les États impliqués dans la recherche d’une solution durable à ce conflit cruel qui ensanglante le sol congolais depuis déjà trois décennies, que la justice est le fondement indispensable pour conjurer la récurrence des atrocités passées et jeter les bases d’une paix véritable et pérenne, non seulement en RDC mais dans toute la région des Grands lacs africains,» souligne le Dr Mukwege.

A l’exception de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, dont « réitérons l’appel à la revitalisation», les différents accords de paix signés après la deuxième guerre du Congo ont prouvé qu’agir autrement ne fait que renforcer le cycle de la violence, soutient notre source.

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Et de renchérir « à l’instar d’autres nations ayant enduré la souffrance des conflits armés, le peuple congolais mérite de faible deuil de ses morts et aspire légitimement à la justice, garantie d’une paix durable».

Pour rappel, plus de 375 personnes ont été sauvagement abattues ce jour-là (le 14 mai 2000) à Katogota par les rebelles du mouvement le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD). Sur place, des citoyens dont les hommes, des femmes et enfants ont été lâchement tués par balles et d’autres par armes blanches.

Juvénal MUTAKATO

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