Sud-Kivu : un mois d’arrêt des cours, à quel genre des diplômes on s’entend ?

La majorité d’écoles du Sud-Kivu a totalisé ce mercredi 12 mars un mois sans cours. L’arrêt des enseignements dans les écoles publiques et privées du secteur éducatif en République démocratique du Congo a été observé dans la ville de Bukavu et ses environs à la suite de la situation sécuritaire tendue après l’occupation de la partie nord du territoire de Kabare par le mouvement politico-militaire AFC-M23.

Alors que les élèves étaient en congé (détente) scolaire de trois jours, depuis le 12 février dernier, la situation sécuritaire s’est davantage détériorée jusqu’à paralyser toutes les activités, notamment scolaires dans plusieurs provinces éducationnelles du Sud-Kivu.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

La province éducationnelle Sud-Kivu 1, comprenant entre autres la ville de Bukavu, le territoire de Kalehe, Kabare, Idjwi, ect, a été la plus touchée par cette crise sécuritaire. Les élèves qui devaient retourner à l’école le lundi 17 février n’ont pas pu reprendre les enseignements suite à cette escalade sécuritaire due à l’occupation depuis le dimanche 16 février de la ville de Bukavu.

Près d’une semaine, la ville de Bukavu et ses environs étaient dans une incertitude totale ne permettant pas la reprise des cours. Malgré les appels des nouveaux occupants de la ville adressés aux responsables du secteur éducatif en province, plusieurs écoles sont restées fermées à ce jour.

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Un mois après, l’arrêt des cours dans les écoles soulève des inquiétudes dans l’opinion. Si certains établissements primaires et secondaires ont repris, d’autres attendent encore jusqu’à l’amélioration de la situation.

Même situation dans les zones sous contrôle du gouvernement congolais. A Uvira par exemple, une ville devenue siège des institutions provinciales sous le régime de Kinshasa, aucune école n’a déjà ouvert ses portes pour accueillir les élèves.

A en croire Mussa Ali Rutama, militant du mouvement citoyen « Machozi ya Raiya » ( les larmes de la population) joint par notre rédaction ce mercredi, indique que malgré l’accalmie qui règne sur place après la crise sécuritaire qui a secoué la région, les activités scolaires peinent à répondre.

« (…), un secteur clé reste en souffrance : l’éducation. Indispensable à l’avenir de toute nation, ce domaine subit toujours les conséquences d’un retard considérable dans le calendrier scolaire et académique. Dans le cas précis, alors que les élèves des écoles primaires et secondaires devaient reprendre les cours le 17 février, ils sont toujours privés de classe, cumulant aujourd’hui 1 mois et 7 jours de retard pour l’année scolaire 2024-2025,» indique cet acteur social.

Cet arrêt des cours pénalise particulièrement les candidats aux examens nationaux, (Examen national de fin d’études primaires, le Test national de sélection et d’orientation scolaire et professionnel « TENASOSP» et l’examen d’État) respectivement prévus selon le calendrier scolaire en cours entre le 3 et 14 juin 2025, regrette-t-il.

Face à cette situation, ce mouvement citoyen demande dans une extrême urgence la réouverture immédiate de tous les établissements éducatifs afin de garantir l’éducation aux enfants, qui est d’ailleurs leur droit légal.

« L’avenir d’une nation répose sur l’éducation de sa jeunesse. Il est inadmissible que ce secteur vital reste otage d’une insécurité abstraite. Nous exhortons le gouvernement congolais à sortir de son inertie et à tout mettre en œuvre pour un retour rapide des élèves en classe et des étudiants à l’auditoire,» renchérit Ali Rutama.

Lors d’une récente déclaration, la ministre nationale en charge de l’éducation et nouvelle citoyenneté avait affirmé que le gouvernement congolais envisage d’organiser un enseignement à distance pour les élèves du Nord et Sud-Kivu frappés par la crise. Outre, dans un communiqué de l’inspection générale de l’éducation, des épreuves spéciales seront organisées pour les élèves finalistes de ces deux provinces.

Juvénal MUTAKATO

 

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