Sud-Kivu : Obligée de coucher avec son patron pour garder son travail, une fille ménagère témoigne sur sa vie

À Bukavu dans la province du Sud-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, la plus part du personnel domestique traverse un véritable calvaire dans l’exercice de leur métier sans que personne n’en parle. Ces filles et garçons, communément appelés (domestiques, tantines, bonnes, ect.), dont l’âge vari entre 10 et 25 ans, sont pour la plupart pris comme des esclaves et sont victimes des pires traitements par leurs patrons.

C’est le cas d’une fille de 14 ans qui subissait des tortures chaque fois qu’elle refusait de coucher avec son patron. Celle-ci, s’est confiée à JamboRDC.info, a l’occasion de la journée mondiale de travail, pour hausser haut sa voix de détresse.

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Cette brave fille a révélé qu’elle n’avait que 12 ans lorsqu’elle a été envoyée par sa mère dans une famille pour travailler, enfin d’aider sa maman à subvenir à certains besoins quotidiens avec le peu qu’elle gagnera comme fille de ménage.

« Je devrais coucher avec mon patron chaque fois quand maman (l’épouse du patron) était absente. Si non, il me torturait et disait à maman qu’il m’a surpris en train de parler avec les garçons du quartier au lieu de travailler », raconte-t-elle a JamboRDC.info, avec larme aux yeux.

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Peu après un moment de réconfort et de silence, cette victime de la domestication a ajouté que son patron ne manquait pas d’arguments pour trouver le temps de coucher avec elle, sans son accord.

« Des fois, il rentrait dans l’avant-midi, prétendant oublier quelque chose importante à la maison vu que j’y restais toute seule quand lui et sa femme étaient au travail. Je ne pouvais pas refuser car il me tabassait comme un voleur et manquait pas à dire à sa femme pour se justifier », renchérit la pauvre fille.

Même si aujourd’hui, à 14 ans, elle estime avoir été employée à nouveau par une famille gentille que la première, elle continue de travailler du matin au soir dans le nettoyage, la cuisine, la garde des enfants,… et ce la à seulement 15 dollars américains.

Ainsi, profitant de la plume de notre Rédaction, cette dernière lance un appel aux autorités et aux organisations de défense des droits de l’homme à s’investir dans ce domaine qui reste oublié par d’aucuns. Ceci dans le but d’instaurer la nation des droits humains dans ce travail.

Rachel Rugarabura, JRI

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