Sud Kivu: L’avortement clandestin regorge plusieurs conséquences (témoignage)

Depuis 20 ans, Susanne porte toujours le poids d’une stérilité. Elle est incapable de donner naissance pour avoir été manipulé par un charlatan afin d’expulser une grossesse de 4 mois. Violée par le mari de sa grande sœur biologique, celui-ci décide de la conduire chez un charlatan réputé dans le quartier pour un avortement clandestin par crainte du déshonneur au sein de sa famille et de la communauté.

Aujourd’hui malheureuse et seule, Susanne, parle à qui veut l’entendre que le protocole de Maputo en son article 14, alinéa 2, c donne une bonne option aux femmes victimes pour un avortement médicalisé et cela en toute liberté.  La vie de Susanne est remplie d’amertume et de regret. Trop jeune, elle est violée pendant la nuit par son beau-frère, incapable de maitriser sa libido.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Cet acte ignoble se passe à l’absence de son épouse lorsqu’elle s’est rendue rendu dans un hôpital de la place pour accoucher. Sans défense, cette jeune fille est à la merci de celui qu’elle appelait affectueusement « mon Papa», ce dernier  a détruit sans pitié son innocence. Les larmes aux yeux, la déception, la rage, le dégout, elle est incapable de confier cette situation désastreuse à l’un de ses proches, évitant d’être traitée de dévergonder.

Présentement Susanne broie du noir. Suite à la sensibilisation de l’organisation Coalition 14, elle a compris qu’elle était dans le droit de recourir à un avortement médicalisé.

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 Le site de ‘’Si Jeunesse Savait’’  insiste de la manière suivante : « dans un pays ou les violences sexuelles sont presque quotidiennes, le protocole de Maputo qui enjoint les états de protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus est d’une importance vitale pour assurer le respect et la promotion des droits de la femme à la santé, y compris la santé sexuelle et reproductive ».

Anne Mushigo

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