Sud-Kivu: les leaders communautaires appelés à prêcher la paix en cette période de crise multi sectorielle

Face à la crise multi sectorielle qui secoue le Sud-Kivu, notamment des conflits inter communautaires, les leaders communautaires, religieux ainsi que d’autres acteurs sociaux sont appelés à prêcher la paix, l’acceptation des uns et des autres afin de favoriser le vivre-ensemble. C’est ce que propose Oswald Rubasha, acteur de la société civile, lors d’un entretien accordé à notre rédaction ce jeudi 12 juin.

En effet, la ville de Bukavu ainsi que plusieurs localités du Sud-Kivu totalisent quatre mois d’occupation rebelle à partir de ce  mois de juin 2025. Ces zones sous l’emprise des rebelles de l’AFC/M23 sont frappées par une crise multi sectorielle, notamment les conflits inter communautaires.

ETJ, Ecole Technique des Journalistes pour la formation des journalistes

Dans ces entités, certains individus profitent de la souffrance de la population qui subit les affres de la guerre, la mauvaise gouvernance au pays, pour monter les divisions les uns contre les autres. Une situation qui exacerbe les tensions entre les groupes ethniques, soit dans les réseaux sociaux, soit dans la communauté.

Pour Oswald Rubasha, ces genres de comportement ne peuvent jamais favoriser le retour de la paix ni du moins la promotion de la cohésion entre les communautés. A l’en croire, caractérisée par la cohésion sociale est une société inclusive dont tous les membres sont liés les uns aux autres, ce qui facilite la participation. Une telle société a besoin d’espaces publics, d’institutions et de programmes permettant d’établir des rapprochements au-delà des distances et des différences.

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« Il  est vrai qu’en ce moment où les populations subissent les affres de la guerre, la mauvaise gouvernance du pays à l’Est comme à l’Ouest, les gens souffrent. C’est un moment très difficile pour les familles et pour tout le monde. Malheureusement ce sont des moments où certains méchants exploitent les souffrances de gens pour monter les divisions les uns contre les autres. Ces genres de comportement ne favorisent pas le retour de la paix, la cohésion entre communautés, et même au sein des familles,» explique l’acteur de la société civile Oswald R.

Par ailleurs, Rubasha estime que la promotion de la cohésion sociale nécessite l’implication conjointe et la collaboration active de tous les acteurs de la société, gouvernement, entreprises et société civile afin d’aborder conjointement l’action collective.

«Nous avons des sages, nous des églises, nous avons nos écoles qui fonctionnent, ce sont des endroits propices où tous devons prêcher la paix, prêcher l’acceptation des uns et des autres, (..,), c’est effectivement pendant les moments difficiles où le rôle du pasteur, le rôle du prêtre devant leurs fidèles, le rôle de l’enseignant devant les enfants, le rôle de papa et maman en famille devient encore primordial et capital; c’est dans nos familles, dans nos écoles, dans églises où devons nous prêcher l’acceptation mutuelle, » a-t-il soutenu

Cette démarche est très importante si on veut avoir la paix réelle dans les communautés;« il n’y a pas de solution miracle, ».

En mettant en œuvre ces actions de manière concertée, il est possible de promouvoir la paix et la cohésion sociale en RDC, même en période de conflit, comme c’es le cas au Sud et Nord-Kivu actuellement. Il est essentiel de considérer que chaque communauté a ses propres spécificités et qu’une approche sur mesure est nécessaire pour garantir le succès des efforts de paix. 

Juvénal MUTAKATO

 

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