Sud-Kivu: Le peu de femmes députées provinciales moins représentées dans la gestion des commissions de cet organe délibérant

La sous-représentativité des femmes aux postes décisionnels reste remarquable dans plusieurs instances de prise des décisions en République démocratique du Congo. Cela, malgré l’existence des plusieurs instruments juridiques qui promeuvent les droits des femmes.

Pour ce qui est de la gestion des assemblées provinciales, la province du sud Kivu n’est pas épargnée. Il s’observe que les femmes ne sont pas prises en compte pour occuper et assurer les postes des décisions dans des commissions. Sur les six commissions que compte l’organe délibérant du Sud-kivu, on ne peut compter qu’une seule femme à la tête de la présidence de la commission sociaux-culturelle.

Les 48 députés provinciaux du Sud-Kivu dont 4 femmes seulement sont répartis dans 7 commissions à savoir PAJ, défense et sécurité, Ecofin et bonne gouvernance, travaux publics, environnement, socio- culturelle et la commission des sages.

Toutes ces commissions sont présidées par les Hommes à l’exception de la commission socio-culturelle qui est actuellement sous la direction de la députée Félicité Naweza.

Comment la seule femme a brisée le mythe pour accéder à ce poste?

Félicité Naweza a pris la direction de l’une de ces commissions après que cela soit une affaire réservée essentiellement aux hommes. Cela, malgré le règlement d’ordre intérieur qui dirige les assemblées provinciales de la RDC donnant la chance à tous les élus de jouir de leur droit d’une manière égale dans l’exercice de leur mission parlementaire.

« Être la seule femme présidente d’une commission à l’hémicycle ne m’enchante pas, comprenez que c’est un mauvais signe. Mais lorsque d’autres membres de la commission n’ont pas porté leurs choix sur vous on ne peut rien faire et surtout que ce sont les hommes qui sont nombreux. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas compétentes, c’est juste une question de choix » a-t-elle déclaré.

Et d’ajouter :

« Nous espérons que dans les jours qui viendront, les hommes sauront que nous sommes des partenaires et avons tous des atouts pour assumer des postes de responsabilité que ce soit au parlement ou dans la fonction publique. Nous allons aussi continuer à travailler notre représentativité et à nous battre pour le respect de nos droits »,se confie-t-elle.

Que retenir de cette situation?

Augustin Bulimuntu Kikuni, élu du territoire de Shabunda et membre de la commission PAJ, déplore pour sa part l’insuffisance des députées qui chapeautent des commissions or selon lui, la plupart de sujets se traitent d’abord dans les différentes commissions avant que le rapport parvienne à l’ensemble des députés de cet organe délibérant.

L’élu du territoire de Shabunda pense que la cause doit ses racines depuis le dépôt des candidatures aux différents scrutins électoraux. Lors des élections, on trouve dans la plupart de cas moins de femmes sur les listes électorales des circonscriptions électorales du Sud-Kivu.

« Les femmes sont d’abord moins nombreuses à l’assemblée, c’est normal que nous n’ayons pas beaucoup de collègues femmes aux présidences des commissions; c’est comme aussi au niveau du bureau, nous n’avons que la questeur. Donc comprenez que là c’est ce qui peut se remarquer lorsque sur 48 députés il n’y a que 4 femmes », a indiqué Augustin Bulimuntu.

Néanmoins, Nyamuhara Pierre, analyste politique, laisse entendre que la faible représentativité des femmes dans les commissions et spécialement aux instances décisionnelles constitue encore un défis majeur à relever et tout tourne autour de l’insuffisance des femmes élues sur toute l’étendue de la République.

Pour lui, le problème n’est pas seulement situé sur le plan où les femmes ne sont pas votées pour diriger telle ou telle autre commission au sein de leur assemblée, le défi résiderait aussi aux femmes qui ne manifestent pas parfois l’intention d’occuper ces genres de postes.

« Nous sommes dans un pays démocratique et tout doit se passer dans le respect de la démocratie et les lois de la république. Nos députés aussi doivent respecter cela même si la question d’insuffisance de femme se fait remarquée mais on peut faire une sorte de quota, on sait que comme on a 5 commissions, deux doivent être réservée uniquement aux femmes par exemple. Notre pays a encore beaucoup à faire pour asseoir la démocratie et faire respecter les lois du pays » s’est-il confié.

Dans ces pareils cas, les professionnels des droits évoquent toujours le respect de la constitution qui, en son article 14 parle de l’égalité de chances Homme-Femme, et cela dans la gestion de la chose publique ou autres instances du pays.

Théophile Ombeni /JDH

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