Sud-Kivu : Le Mouvement citoyen Filimbi accuse le gouvernement congolais d’être responsable de la détérioration de l’état de santé de Carbone Beni (militant)

Détenus depuis 4 mois à la prison centrale de Makala, Carbone Beni et ses camarades, militants au sein du mouvement citoyen Filimbi en RDCongo n’ont droit à aucune visite ni à des sorties. Maitre Robert Njangala, militant au sein de ce mouvement dans la province du Sud-Kivu qualifie cette détention de torture morale. Il déplore la dégradation de l’état de santé de Carbone Beni et décline la responsabilité au gouvernement congolais.

« Nous nous sommes très très déçus de la façon dont le gouvernement est entrain de traiter nos collègues militants. Détenus, ils ne sont pas visités, ils ne sortent pas.  Seule l’Agence nationale de renseignement (ANR)  est autorisée à  le voir, pas un seul membre de leurs familles n’est permis de les voir, pas même un membre du mouvement, pas même leur avocat ! C’est une torture. La santé de nos camarades se détériore (…) Nous trouvons cela  inacceptable », regrette-t-il.

Carbonne et ses camarades avaient été arrêtés par les services de sécurité alors qu’ils participaient à une campagne de sensibilisation à la marche du 31 décembre dernier et, dès lors, ils sont détenus au cachot de l’ANR à Kinshasa. Selon plusieurs sources, l’état de santé de Carbone est en dégradation et a été évacué à l’hôpital depuis mardi 1e mai.

Dénonçant cet été de santé critique, Maitre Njangala charge la RDC et croit que le pays est loin d’être un Etat de droit.

« Il y a  Carbonne aussi  qui est hospitalisé et qui doit être opéré bientôt car son état de santé est critique (…) Nous sommes loin d’être un Etat de droit, loin d’être un Etat où il y une justice. Toutes ces instrumentalisations juridiques, nous les déplorons », poursuit-il.

Malgré leurs multiples tentatives en écrivant au Procureur général de la république demandant la libération de leurs camarades, Maitre Njangala rassure qu’il leur a été réservé une suite de non-recevoir. Il craint la mort pour ces militants pro-démocrates.

« On ne peut pas amorcer des actions, mais nous avons écrit au Procureur de la République mais personne ne s’occupe de nos amis. J’ai comme l’impression qu’on veut les mettre dans une situation qui les conduira à la mort. Mais  Kabila a instauré un climat de terreur un système de non-état, et c’est le système qui nous gouverne jusque-là », lance d’un ton de déception, Me Robert Njangala.

En rappel, plusieurs organisations de défenses des droits de l’homme ont interpelé le pouvoir de Kinshasa quant à la détention de ces jeunes.  En ce jour, Maitre Njangala croit que l’instrumentalisation juridique en RDC  a atteint le seuil maximum. Notre source renseigne qu’ils ont déjà alerté  des organisations, telles que la voix de sans voix, CARTER, la MONUSCO est au courant, la fédération internationale de droits de l’homme FIDH, mais « hélas ! Aucune volonté du pouvoir de libérer les militants ».

Materne Nsiku

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